Témoignage d'un couple sur le jeûne - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 26 février 2020

Témoignage d’un couple sur le jeûne

Article complet « Regard de Chrétien sur le jeûne » de la Lettre d’Infos de Mars :

Le temps du Carême approche et… c’est un temps dans lequel nous rentrons toujours un peu à reculons, il faut l’avouer ! Synonyme de privation et d’efforts, le Carême n’est pas le moment que nous attendons avec impatience. Cependant, il faut s’y préparer à l’avance. 

Selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique, le Carême est une forme de pénitence qui se décline de 3 manières : la prière, le jeûne et l’aumône. Mais « tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon » (code de droit canonique).

Concernant le jeûne, il s’agit avant tout d’un retranchement dans la nourriture. Au sein de notre couple, nous allons donc veiller à réduire les quantités de ce que nous mangeons (en évitant de nous resservir d’un plat par exemple) ou buvons (alcool), en faisant abstinence (privation de viande) le plus possible et en accentuant nos efforts les vendredis. Il faut savoir que l’Eglise nous demande de faire abstinence tous les vendredis de l’année dès l’âge de 14 ans (code de droit canonique, 1249-1251). La signification stricte d’une journée de jeûne est la suivante : ne prendre qu’un seul repas complet et deux collations (une collation = une soupe et un morceau de pain par exemple). Nous y sommes tenus le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, si nous sommes âgés entre 18 et 60 ans, sauf raison particulière. Libre à nous de faire davantage selon nos capacités ! Cependant, avant de nous cantonner aux deux jours de jeûne prescrits par l’Eglise, il est bon de se rappeler que, jusqu’à un temps assez récent, les catholiques jeûnaient et faisaient abstinence tous les jours de carême… Une belle leçon pour nous qui avons tant de mal à nous restreindre ! Nous sommes donc tous invités à faire plus que le minimum peu prescrit. Pour nous, le jeûne peut également être plus « personnel » : rien ne nous empêche de jeûner quand l’autre ne le fait pas. En effet, pour l’un de nous, la privation de nourriture est un effort plus grand que pour l’autre, il lui est donc naturel de l’appliquer davantage !

Cependant, selon nous, le jeûne ne concerne pas que la nourriture. Le Carême est aussi synonyme de retranchement dans ce qui constituent nos mauvaises habitudes : le tabac, le portable, l’ordinateur, Facebook… C’est aussi un moment dans l’année pour redonner un nouvel élan à notre vie de prière, élan qui, nous l’espérons, perdurera tout le reste de l’année !

L’année passée, nous nous sommes fixés de dire le chapelet tous les jours et de se mettre à genoux lors de nos moments de prière. Cette année, nous souhaitons instaurer une oraison d’une demi-heure, dès le lever, afin de fortifier notre foi et de convertir nos cœurs.     

Le carême est donc une belle manière d’épurer notre quotidien de ce qui nous rattache aux biens matériels et de ce qui nous fait « perdre du temps ». Ce temps gagné est alors autant de temps à consacrer à Dieu ! Une dernière chose nous semble importante à souligner : le jeûne doit être réalisé, non pas pour avoir la conscience tranquille du devoir accompli, mais dans le but de nous corriger de nos mauvaises habitudes pour nous unir aux souffrances du Christ. Cette mortification des sens doit nous permettre, en nous détachant des biens de ce monde, de nous rapprocher un peu plus de Dieu et du mystère de la Passion par lequel le Christ a racheté tous nos péchés, même si nos efforts nous semblent tout petits… C’est notre ressenti à chaque fois que nous jeûnons !

Auparavant, le jeûne était d’ailleurs étendu aux vigiles de chaque grande fête (Noël, la Toussaint…), c’est signe qu’en préparant nos corps nous rentrons plus facilement dans le mystère, tout comme nous sommes tenus de jeûner 1 heure avant d’assister à une messe.

Le jeûne est aussi un moyen d’expier nos péchés et d’offrir nos efforts pour une intention quelconque (pour notre famille, les Chrétiens persécutés, les prêtres…). Comme tout effort fourni, le jeûne nous procure de la joie : joie d’être capable de se dépasser et de se libérer de certains de nos travers, joie de nous sentir plus proche de Dieu ! Selon nous, le jeûne n’est donc pas simplement restreint au Carême. Par exemple, l’un de nous est engagé dans le groupe de prière Libora, auquel sont confiées des intentions de prière pour libérer des personnes de l’addiction à la pornographie. Ce groupe demande à ses membres de prier des neuvaines tout en jeûnant une journée lors de cette neuvaine. A nous de trouver la manière d’appliquer notre jeûne durant le Carême, que ce soit en couple mais aussi chacun de notre côté. C’est pourquoi il est primordial de s’y préparer à l’avance.

Pour conclure, nous tenons à mettre ce petit passage de l’Evangile de Saint Marc. « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? » Jésus répond : « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé : ce jour-là ils jeûneront ». Marc 2, 18-22

Bon Carême à tous !

Baptiste et Marie


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