Représentation théâtrale REIMS-EST : La Passion selon St Matthieu - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 26 février 2020

Représentation théâtrale REIMS-EST : La Passion selon St Matthieu

Informations pratiques

7h30 du matin : la sonnerie de ma messagerie retentit. C’est Thierry, le metteur en scène, qui envoie ses réponses à mes questions. Très occupé dernièrement par la préparation du spectacle de La Passion selon saint Matthieu, il y répond avec joie.

Pourquoi jouer cette pièce ?

Ayant précédemment monté plusieurs pièces destinées à faire rire, nous voulions, avec ma femme Ségolène, travailler sur une œuvre plus profonde. La proposition du père Stephan est donc arrivée à point nommé.

Quel texte et avec quels acteurs ?

Nous avons tout simplement repris le texte des Rameaux de cette année, en y ajoutant des personnes présentes dans les autres évangiles. Concernant les acteurs, ce sont tous des volontaires venus des différentes paroisses. J’ai juste réparti les rôles afin de garder de la cohérence dans le jeu de scène. Scènes qui, d’ailleurs, seront jouées dans les différentes églises de l’Espace missionnaire Reims-Est comme l’affiche l’indique. Ce sont également des volontaires qui gèrent les costumes, les accessoires, les décors, la régie son et la lumière…

Que ressens-tu ?

C’est un élan un peu fou : 37 acteurs novices, 5 églises très différentes, des costumes, du son, des éclairages, des tracts, de la communication… Et c’est très beau car chacun arrive avec son talent, ses difficultés et se met en marche, à son rythme. Bien sûr, l’envie de jouer et participer à ce spectacle sont présents mais le désir commun de tous est de se rapprocher de ce mystère qu’est la Passion du Christ, qui a donné sa vie pour nous : folie d’amour !

En conclusion ?

Ce fut un coup de cœur spirituel pour mon épouse Ségolène et moi et, plus nous lâchons prise dans la prière, plus nous confions ce beau projet au Saint-Esprit, plus les difficultés se règlent. C’est une aventure au quotidien qui nous dépasse complètement !

Nous peignons ce grand tableau petit à petit avec les couleurs que chacun veut bien nous donner. C’est une œuvre commune et de communion.

14h : Fin du service de Bruno, étudiant en droit qui a un job dans un restaurant. Bruno joue l’apôtre Simon le zélote.

Pourquoi participer à cette pièce ?

Dans mon pays, le Sénégal, je servais déjà le Seigneur et participais à la liturgie en tant que lecteur. Lorsque je suis arrivé en France, cela a été difficile car nos messes sont très joyeuses et je ne retrouvais pas cela ici.

Nouveau paroissien de Saint Jean-Baptiste de la Salle, j’avais manqué plusieurs messes et le jour où j’y suis retourné, Thierry annonçait la création de ce spectacle et proposait d’y participer. J’y ai tout de suite vu un signe et le moyen de participer à nouveau à la vie paroissiale.

Que ressens-tu ?

Participer à cette pièce me touche énormément car c’est comme si je vivais le moment de la Passion. Participer nous permet de vivre, de ressentir, de réagir comme si nous y étions.

17h : Fin des cours pour Foucault, 15 ans, un des plus jeunes acteurs. Il arrive à vélo, tout sourire.

Pourquoi y participes-tu ?

Je fais déjà du théâtre dans mon lycée mais je n’y pensais pas particulièrement. Mon père m’a proposé de participer à ce projet et j’ai trouvé l’idée sympa. Je joue Barthélemy, l’un des apôtres, ainsi qu’un soldat romain.

En as-tu parlé à tes amis ?

Certains sont au courant et viendront voir la pièce mais pas plus que cela.

Que ressens-tu ?

Je trouve que nos répétitions sont très sympas et permettent de créer une cohésion entre les acteurs. Nous sommes tous ensemble, bien que de paroisses différentes, et on fait connaissance. Du coup, on se sent plus touchés car on vit la Passion « de l’intérieur », en groupe, en communion.

Le lendemain 11h : avant de partir pour un week-end chargé, le père Stephan me reçoit afin que je lui pose quelques questions.

D’où provient cette idée de spectacle de la Passion ?

C’est une idée que j’ai depuis longtemps, car en arrivant à Reims, j’ai rencontré des personnes de la paroisse qui montaient et jouaient des pièces de théâtre pour le divertissement. Je trouvais intéressant d’initier un projet semblable mais avec une certaine profondeur.

J’avais également vu le témoignage d’un Français parti au Brésil où il avait joué la même chose dans les favelas de Rio ; cela l’a tellement touché qu’il s’est converti, marié et qu’il vit là-bas aujourd’hui tout en continuant à évangéliser.

Je suis également allé au Congo et chaque année, les Chrétiens jouent la Passion à Pâques : je trouve cela incroyable et enthousiasmant.

Enfin, c’est un bon moyen de nous préparer à revivre la mort et à la résurrection de Jésus, qui a accepté de mourir pour nous sauver, tout cela par amour.

Pourquoi jouer dans une église ?

Je sais que cela dérange certaines personnes et pourtant cela a du sens car c’est le lieu qui est habité par la présence du Christ et c’est un spectacle d’évangélisation. A travers l’art, nous pouvons toucher les cœurs !

A Lyon, des paroissiens ont joué la vie du curé d’Ars et cela avait marqué beaucoup de personnes car c’était à la fois un divertissement et un spectacle avec de la profondeur.

Quel impact cette pièce peut-elle avoir ?

Tout d’abord, elle permet de fédérer les paroissiens du nouvel espace missionnaire : nous sommes ensemble dans cette aventure. Tous peuvent participer, soit en tant qu’acteurs, soit par de l’aide apportée pour la création des décors, de l’affiche, des costumes etc.

Ensuite, nous proposons aux 17 catéchumènes de venir voir ce spectacle. Cela fait partie de leur formation car la mort et la résurrection du Christ sont les fondements de notre foi. Cela rend notre foi profonde et vivante.

Enfin je crois qu’on ne peut sortir indemne de cette pièce si on accepte de se laisser toucher et d’ouvrir son cœur au Seigneur. Cela peut faire grandir chacun dans sa foi.

(Propos recueillis par) Leïko Percie du Sert


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