Rencontre avec le service de la diaconie - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 18 avril 2023

Rencontre avec le service de la diaconie

Témoignage de l’Equipe Diocésaine à la Diaconie.

Commençons donc par nous arrêter sur ce mot « Diaconie » qui, aux oreilles de beaucoup, reste quelque peu exotique : Qu’est-ce que la diaconie ?

DDD : Dans sa définition la plus courante, le terme « diaconie » désigne les œuvres de charité. Pour mieux comprendre sa place, il faut rappeler les trois missions de l’Eglise : annoncer de la Parole de Dieu, célébrer des sacrements et servir la charité. Ces trois tâches ne peuvent être séparées. Ce troisième volet de la charité n’est pas pour l’Eglise une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature : c’est ici que se situe le service de la diaconie.

Une des étapes clé de la diaconie a été le rassemblement national proposé par l’Eglise de France en mai 2013 sous ce nom : Diaconia 2013. Ce rassemblement a lancé un mouvement de fond pour inviter les chrétiens à revisiter les engagements sociaux de l’Eglise en s’appuyant sur les fondements théologiques de l’Eglise elle-même : ce service de la diaconie veut entendre et apprendre de la parole des pauvres. Le pape François  nous partage son rêve  « d’une Eglise pauvre pour les pauvres » qui sache « se laisser évangéliser par eux ». C’est un appel à vivre la fraternité avec les pauvres pour qu’ils soient au cœur du cheminement  de l’Eglise et qu’ils contribuent avec elle à la transformation de la société.

Mais qui sont ces pauvres que vous décrivez et que peuvent-ils apprendre à l’Église ?

DDD : Il ne faut pas confondre la pauvreté du cœur et les pauvres dont on parle. Dans le premier cas, nous serions tous pauvres …non.

Le pape, dans son livre « les pauvres au pape et du pape au monde » dit « les pauvres sont tous ceux qui vivent aux marges de la société que nous avons créée. Ce sont les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, se trouvent affectivement séparée de la société. Nous pourrions définir la pauvreté comme un manque général : manque de biens, manque d’affection, manque d’insertion, manque de respect… »

Tous les pauvres ne sont pas tous catholiques mais tous ont quelque chose à nous dire.

DDD : L’Eglise n’est pas une simple institution religieuse. Elle doit être actrice dans la société, sensible au sort réservé à ceux qui sont détruits par des conditions de vie trop dures. L’objectif est d’interpeler et de nourrir un certain nombre de débats comme l’accueil des étrangers, la place faite aux personnes handicapées, à ceux qui entrent difficilement sur le marché du travail, la présence aux personnes dépendantes, l’accompagnement de la fin de vie, etc. Ces sujets sont souvent perçus comme des problèmes à résoudre ou des peurs à gérer par la société, or l’Eglise doit rester fidèle à sa mission et garder son rôle de veilleur pour protéger les faibles de notre humanité. L’Eglise participe au débat politique et fait avancer la société.

Le service de la diaconie existe-t-il dans tous les diocèses ?

DDD : Oui pour ainsi dire.

 En nous confiant officiellement cette mission, notre archevêque nous invite au développement de la Diaconie. Nous sommes une équipe de trois couples de trois espaces missionnaires. Pour le moment, nous débutons ! Nous avons rencontré toutes les équipes pastorales des différents espaces missionnaires. Nous listons, rencontrons, recensons tout ce qui se vit avec les pauvres par le biais de toutes les associations et mouvements caritatifs et au sein des paroisses. Ces rencontres ont été très riches et nous ont fait connaitre des initiatives très belles dont nous voudrions prochainement vous parler.

DDD : La présence des associations comme le Secours Catholique, la Conférence de saint Vincent de Paul, l’Ordre de Malte, la Mission Ouvrière ou le SAPPEL font un travail remarquable et nous aident à comprendre les liens, la richesse et la réalité quotidienne des personnes pauvres.

La volonté de notre archevêque serait que les pauvres soient présents dans nos instances… nous n’y sommes pas encore !

Concrètement, quelle est votre vision du service de la Diaconie dans quelques mois ou années ?

DDD : La diaconie doit avancer dans la sensibilisation à son message afin d’aider à sa compréhension et son intégration. Elle évoquera des exemples d’engagements par lesquels les chrétiens se lient à ceux qui sont habituellement tenus à l’écart. Ce que les chrétiens découvriront et inventeront avec ceux-là, contiendra de quoi renouveler profondément les communautés chrétiennes en les rappelant à la simplicité de la vie qui se donne sans se mesurer.

L’objectif de notre équipe est,  avec les équipes pastorales et les autres acteurs de la solidarité, d’intéresser l’ensemble des communautés paroissiales à la Diaconie et de développer des diaconies paroissiales. Chacun de ses membres sera invité à mettre davantage la dimension de la charité au cœur de sa vie de chrétien.

Nous voudrions également que les évènements diocésains soient ouverts à l’accueil des différents acteurs de la solidarité et des personnes qui les accompgnent.

Vous semblez convaincus de votre mission alors que la tache semble immense !

DDD : Avec nos différents engagements au sein d’Habitat-Humanisme, l’Accompagnement de migrants, le scoutisme avec des personnes handicapées, l’Arche et Secours Catholique, nous avons rencontré des personnes pauvres exprimant des paroles de vérité très fortes. Souvent démunis d’affection, ils ont une force simple qui renvoie nécessairement aux fondamentaux. Pour l’avoir vécu, nous pouvons en témoigner.


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