Méditation en vue de la communion spirituelle, le dimanche 5 avril, dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 2 avril 2020

Méditation en vue de la communion spirituelle, le dimanche 5 avril, dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Père Patrice Trémoureux, responsable de l’espace missionnaire Reims-Ouest

Ce dimanche inaugure la Grande Semaine, la Semaine Sainte où nous allons suivre le Christ au plus près dans sa mort et sa résurrection. Dans cette célébration, deux chemins s’entrecroisent : celui par lequel Jésus monte à Jérusalem – chemin de joie, de fête – et celui par lequel Jésus monte au Golgotha – chemin de tristesse, de mort et d’abandon. C’est un point de non-retour. Jésus ne peut être proclamé roi sans donner sa vie. Pour nous aussi, c’est un point de non-retour, une route qui monte rudement, un chemin à choisir où nous mettons nos pas dans ses traces. Mais ce chemin ne s’arrête pas à la croix, il mène à la vie : « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».

Textes du jour Mt 21,1-11, Is 50,4-7, Ph 2,6-11, Passion selon Mt 26,14 – 27,66

Pour la méditation des textes de ce jour je vous propose 3 mots qui pourrons nourrir, je l’espère, notre méditation.

Entrer :

Voilà un verbe, bien connu de tous, que de fois dans une journée nous entrons dans une pièce, nous entrons dans la prière. Mais nous ne devinons peut-être pas assez combien ce verbe est important. Car entrer demande 3 attitudes fondamentales. Pour entrer, il faut d’abord « sortir de », il faut ensuite  « passer par » et enfin « allers vers ».

Jésus aujourd’hui entre à Jérusalem. Dans l’Evangile de Saint Matthieu, il quitte les environs de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers, il passe par la porte de l’enceinte de la ville et il va vers le Temple. Cette Semaine Sainte nous prépare à la Grande Fête de Pâques, la fête du Grand Passage. Pour cela, il nous faut passer par le Christ, c’est lui la Porte mais il nous faut aussi avant tout laisser, quitter, sortir, pour aller vers la Vie éternelle. Une vie totalement autre. Car il ne s’agit de revenir en arrière. C’est bien à une vie nouvelle que le Christ nous appelle.

En entrant en ce temps de confinement, nous avons dû laisser certaines choses, certaines types de relation, certaines manières de vivre… Par le confinement, il nous faut passer pour certains par des moments de questionnement, de doute, d’incertitude, d’inquiétude, peut-être d’angoisse et/ou pour d’autres ce sont des moments de paix, de joie de voir tant de solidarité, de générosité, de dépassement de soi possibles. De redécouvrir que le temps est un don de Dieu, il nous donne le temps pour changer, pour découvrir ou redécouvrir sa présence dans la prière, dans la charité que nous pouvons avoir les uns pour les autres. Si nous passons par cela c’est pour gagner la bataille contre le virus Covid-19 mais aussi aller vers une autre manière de vivre, moins d’individualisme et plus de compassion, moins de consommation à tout va pour plus de sobriété, moins de biens pour plus de liens, une vie où Dieu a toute sa place dans notre vie.

Alors au seuil de cette Semaine Sainte, ai-je le désir d’entrer dans ce chemin avec le Christ et de le suivre pas à pas, au plus près ? Qu’est-ce que je suis appelé à abandonner, à quitter ou à changer pour suivre le Christ ?

Passer par Jésus, cela demande une proximité plus grande avec lui, être attentif à sa Parole. Quels temps je vais donner pour le contempler, le vénérer sur la croix, l’écouter dans la Parole ?

Quels vont être mes engagements, mes pensées, mes paroles, mes actions… ? Pour aller vers quels plus de vie, d’amour et d’espérance ?

Histoire :

En méditant l’Evangile de ce jour, nous découvrons que c’est Jésus qui prépare son entrée à Jérusalem. Il envoie deux disciples au village pour aller détacher une ânesse et son petit et pour les amener à lui, car le Seigneur en a besoin. Cela pour que s’accomplisse la parole prononcée par le prophète Zacharie : «  Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et son petit, le petit d’une bête de somme. »

L’Histoire de Dieu se réalise et s’accomplit par et en Jésus-Christ. Il y a un dessein de Dieu avec l’humanité, ce dessein a commencé depuis la genèse, depuis la création et il s’accomplit.

Jésus est entré dans l’histoire des hommes pour nous faire entrer dans le dessein de Dieu.

L’histoire des hommes n’est pas toujours magnifique et éclatante comme nous le voyons et l’entendons dans les Evangiles de ce jour. Cette foule qui acclame Jésus mais dans quelques jours va crier « Qu’il soit crucifier ! » Ces disciples qui sont tous près de lui et déposent leurs manteaux. Dans quelques jours ils vont le trahir, le renier et l’abandonner. Ces branches d’arbres que les gens déposent sur la route où passe Jésus, vont devenir l’arbre de la croix, où il va donner sa vie.

La gloire humaine est éphémère, changeante. La Gloire de Dieu est bien différente, elle ne fait pas de bruit. Elle n’éblouie pas, elle éclaire. La Gloire de Dieu n’attache pas, elle délivre, elle libère.

Acceptons-nous d’entrer dans l’Histoire de Dieu, histoire d’amour, de salut et de vie ? L’Histoire de Dieu voulons-nous qu’elle s’accomplisse en nous dans notre vie ? Pour cela il nous faut suivre le Christ, c’est lui qui conduit, qui a le désir de nous conduire ? Il est le Chemin, la Vérité et la Vie, personne ne peut aller à Dieu sans passer par lui.

Ânon :

Je ne peux m’empêcher de penser à cet autre personnage de l’Evangile des Rameaux, cet ânon attaché à sa mère que Jésus demande de détacher et de les lui amener car le Seigneur en a besoin. L’âne n’a pas bonne presse dans notre imaginaire collectif. Bête comme un âne voilà une injure que nous connaissons tous. Lui le Seigneur en a besoin. Cet ânon qui a besoin de sa mère qui n’est pas encore sevré. Il est tout petit, dépendant complétement de sa mère. Le petit, le fragile, le faible voilà ce dont Jésus a besoin. Combien nous voulons nous montrer souvent fort, grand, indépendant, maître de nous-même. Nous nous comportons comme des maîtres. Nous désirons tout dominer.  Cet ânon vient nous rappeler l’importance de l’humilité dans nos vies, que nous sommes dépendants les uns et des autres. Nous sommes petits mais n’est-ce pas le petit dont Jésus a besoin pour nous révéler la grandeur de l’amour de Dieu. « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Mt 19,40 “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Matthieu 25,40.

Aussi en cette fête des Rameaux et de la Passion du Seigneur je me permets de vous offrir ce texte écrit par Bernard BONDU :

Quelle aventure pour moi ! J’ai porté Dieu. J’ai entendu de loin  » Le Seigneur en a besoin « 

Et voilà qu’autour de moi, tout le monde s’est agité. Les gens se sont mis à chanter  » Hosanna ! Hosanna ! »

ET j’ai porté Dieu !

J’ai bien entendu dire que Dieu avait besoin des hommes. Mais avait-il vraiment besoin d’un ânon ?

Et pourtant, j’ai entendu  » Le seigneur en a besoin  » !

Et toutes sortes de pensées ont surgi en moi. Les mêmes qui viennent à l’esprit des hommes quand ils se sentent appelés par le Seigneur !

Je pensais : ce n’est à moi qu’il s’adresse. Il y a bien d’autres ânes plus grands, plus forts. Il y a même des chevaux. Ce serait quand même mieux pour porter Dieu !

Je me disais : Il va être lourd, trop lourd ce Dieu pour un petit âne comme moi.

J’ai déjà assez des fardeaux quotidiens.

Pourquoi ne me laisse-t-il pas tranquille ? Je m’insurgeais : D’accord, je suis attaché ! Mais au moins, je suis à l’ombre, à l’abri des coups et des moqueries. Je n’ai rien demandé. Qui est-il, ce Seigneur, pour importuner ceux qui tentent de vivre cachés ?

Mais, j’ai entendu  » Le Seigneur en a besoin « . Et j’ai compris  » J’ai besoin de toi « 

Que faire ? Que dire ? Je me suis laissé détacher. Je me suis laissé emmener.

Et lui, le Seigneur des Seigneurs, s’est fait léger, doux, tendre,

A ce point qu’à un moment j’ai compris que ce n’était plus moi qui portais Dieu mais Lui qui me portait !

Prière :

Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.


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