Méditation en vue de la communion spirituelle, le dimanche 29 mars 2020, 5ème dimanche de Carême, année A. - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 27 mars 2020

Méditation en vue de la communion spirituelle, le dimanche 29 mars 2020, 5ème dimanche de Carême, année A.

Père V. Di Lizia, fraternité des missionnaires diocésains

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Jean 11, 1-45 

Frères et sœurs,

À travers la résurrection de Lazare, Jésus vient ressusciter en chacun et chacune d’entre nous les traces de vie éternelle reçues de Dieu : la foi, l’espérance et la charité. Le Seigneur nous révèle qu’elles sont parfois bien confinées, enfouies et quasi mortes.

  1. LA CHARITÉ

Face à la maladie et à la mort, Jésus éprouve à la fois une grande compassion (il aime profondément Lazare, Marie et Marthe, il pleure en allant au tombeau, il est saisi par l’émotion) et en même temps il vit une saine distance : tout est vécu pour la Gloire de Dieu, pour qu’il donne sa vie et pour que l’homme vive et vive éternellement. La véritable charité participe profondément à la souffrance de l’autre et en même temps, elle ne se laisse pas “manger” et absorber, elle projette vers plus large, plus grand, plus éternel. Le péché abîme cet équilibre et fait parfois confondre la charité avec de l’émotion dramatique ou bien avec de simples discours à distance.

Seigneur, pardonne-nous et ressuscite en nous la vraie charité.

  • LA FOI

Marthe et Marie ont une belle confiance en Jésus depuis longtemps. Marthe se dépensait pour bien le recevoir, Marie l’écoutait et lui manifestait son affection. Mais elles finissent par dire : “Si tu avais été là, Lazare ne serait pas mort” “Il ressuscitera au dernier jour”.

Voilà leur foi à nu. Une foi au conditionnel, une foi pour l’avenir, une foi au passé (si…). Avant de conjuguer notre vie au passé, au futur ou au conditionnel, Jésus la conjugue au présent “Je suis la Résurrection et la vie, crois-tu cela ?”.

Du reste, Jésus, dont l’évangile nous rapporte les pleurs à deux reprises, ici et sur la ville de Jérusalem, pleure aussi, face au manque de foi, au manque de perspicacité pour reconnaître les signes de temps et les interpréter pour améliorer sa vie. Il vient rééquilibrer le temps pour qu’il soit le lieu de l’éternité aujourd’hui, et non une fuite vers le passé, le futur ou le conditionnel.

Seigneur, pardonne-nous et ressuscite en nous la vraie foi.

  • L’ESPÉRANCE

Jésus exprime au milieu de la foule qu’il est exaucé à l’avance par le Père. Il espère contre toute espérance. Le tombeau de Lazare n’est pas son adresse définitive, ce n’est pas une concession à perpétuité. Nos péchés, nos erreurs, nos addictions, nos zones cachées, nos angles morts, nos déceptions : tout cela n’aura pas le dernier mot, même si c’est bien ancré comme Lazare dans le tombeau depuis quatre jours et “sentant” déjà.

Jésus crie très fort pour sortir Lazare. Certes Dieu est parfois discret comme une brise légère mais aussi d’autres fois il tonne à travers certains événements (qu’il n’a bien sûr pas envoyés) pour réveiller le géant qui ronfle en nous. Le Seigneur espère en nous, il est proche, il pardonne. Un père de l’Église disait qu’il est plus puissant, plus beau et plus profitable de pardonner les péchés que de ressusciter un mort… et qu’un cœur enfermé dans le mal est plus raide qu’un cadavre.

Et Jésus ne fait pas tout le travail seul. “Déliez-le et laissez-le aller”… C’est en quelque sorte la mission de l’Église : pardonner, délier et remettre debout pour que l’autre grandisse en vraie liberté. La mission de tout homme, au fond.

Seigneur, pardonne-nous et ressuscite en nous la véritable espérance.

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Frères et sœurs,

Bénissons le Seigneur de la Vie, “Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas” (Rom 4, 17).


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