Méditation en vue de la communion spirituelle - 6ème dimanche de Pâques - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 18 mai 2020

Méditation en vue de la communion spirituelle – 6ème dimanche de Pâques

proposée par les prêtres de l’équipe pastorale de la Vallée de la Suippe

Quand pendant plusieurs années on s’est attelé à une tâche importante dans laquelle on a mis tout son coeur et toutes ses forces, et que, cette tâche, il faille la quitter et la laisser à d’autres qui la continueront, on ne peut pas ne pas être préoccupé de ce que deviendra l’oeuvre à laquelle on s’est donné totalement .C’était là , on peut le penser, une préoccupation de Jésus arrivé à la fin de sa vie terrestre: son oeuvre  allait-elle continuer après lui ? Ses disciples allaient-ils rester fidèles à son message, à sa pensée, se demandait sans doute Jésus. D’autant plus qu’Il savait bien que leur tâche ne serait pas facile et qu’ils seront, comme lui, confrontés et exposés aux menaces, aux violences, au rejet, jusqu’à l’épreuve de la croix. Mais ce qui préoccupe Jésus, ce ne sont pas seulement ses apôtres et ceux qu’Il a entrainés à sa suite, c’est aussi l’avenir de son Eglise, c’est encore tous ceux à qui parviendra plus tard son message, et qui répondront à son appel :  » Viens, suis-moi ! », c’est donc aussi tous les chrétiens d’aujourd’hui, nous tous.

                        Pour faire face à cet avenir incertain, Jésus promet d’envoyer l’Esprit-Saint ; comme un « Défenseur », nous dit St Jean, comme celui qui aidera les chrétiens à s’ouvrir à la présence aimante et bienveillante de Jésus avec eux. Le Défenseur n’est pas quelque chose comme une force occulte, c’est quelqu’un, vivant et actif, qui sera toujours à nos côtés. Mais un « Défenseur » contre qui ? contre quoi ?

            Jésus prévoit, semble-t-il, deux sortes d’erreurs qui risquent de faire chuter ou dévier son Eglise et les Chrétiens tout au long des siècles.

            D’abord les ennemis extérieurs de l’Eglise : tous ceux qui s’opposeront à elle, la persécuteront d’une manière ou d’une autre, essaieront de la salir, de la dénigrer ou de réduire son influence. Il y aura aussi tous ceux qui proposeront des modes de vie ou des projets immédiatement plus facile, plus jouissifs, plus rentables, plus efficaces ou plus gratifiants….  A ces ennemis de l’extérieur, St Paul y fait allusion dans sa lettre : « Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ. » (seconde lecture)

            Jésus prévoit aussi une sorte d’ennemis plus dangereux encore pour son Eglise : ce seront ses membres pâles ou tièdes, réservés ou confinés et qui ne seront plus fidèles à l ‘écoute de sa Parole et à son Esprit qui fait de chacun : un envoyé. Il y aura ceux qui négligeront de prendre leur place de baptisé dans son Eglise….ceux qui s’obstineront à critiquer, se plaçant en juge extérieur et reniant leur appartenance solidaire….il y aura les adeptes d’un confinement protecteur et ne se laisseront pas déranger par l’appel à sortir et à aller vers tous les hommes…il y aura ceux qui oublieront la priorité donnée par Jésus, rappelée par le Concile et les Papes, d’aller vers les plus pauvres, les plus démunis, les plus en souffrance.

            Oui, Jésus sait bien que ces infidélités, latentes en chacun d’entre nous, risquent de faire dévier l’Eglise. Mais, n’oublions pas, que l’Eglise, animée par l’Esprit, est d’abord un lieu de justice, de fraternité et d’Amour, elle est aussi une force de re-départ, de re-nouveau, de ré-surrection, de ré-conciliation : une Eglise ouverte et toujours en devenir, un signe d’Espérance pour le monde.

                        Accueillons la Bonne Nouvelle et ne nous décourageons pas, Jésus a promis d’être avec nous, toujours ! Et l’Esprit-Saint qu’Il nous envoie nous révèlera et ouvrira nos vies à sa présence, comme il l’a révélée à Marie au jours de l’Annonciation, aux témoins et aux apôtres au jour de son Baptême et de sa Transfiguration, à Paul sur le chemin de Damas, à tous les baptisés-confirmés qui reconnaissent Jésus marchant avec eux sur la route leur expliquant les Ecriture et renouvelant la fraction du Pain.

            Oui, l’Esprit-Saint nous révèlera cette présence bienveillante et affectueuse de Jésus. « Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous ! »(Evangile).  Jésus, sait et comprend nos doutes, nos peurs, nos timidités et nos faiblesses mais il promet que pourront dominer en nous la Paix et la Joie de sa Présence.

            Au moment où le « dé-confinement » nous permet d’envisager une relance de notre dynamisme missionnaire selon les perspectives diocésaines : « En route, pour la MISSION », faisons appel à l’Esprit de Pentecôte. Que le « défenseur » nous aide à dépasser tout ce qui nous ralentit, qu’il nous aide à prolonger et à faire fructifier tout ce qui a été innové et mis en route durant ce temps de confinement, qu’Il soit le révélateur qui rende visible dans nos vies la joie et la Paix de la présence du Ressuscité :« Il y eu dans cette ville une grande joie ! » (1ère lecture).

                        Ce n’est pas seulement notre sueur qui fécondera nos efforts missionnaires, c’est l’accueil de l’Esprit-Saint qui se manifestera en bonheur rayonnant et impatient de partager la joie de la victoire du Ressuscité.


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