Marie, l'Immaculée Conception - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 9 décembre 2019

Marie, l’Immaculée Conception

Il peut y avoir comme une réticence spontanée de certains chrétiens devant les dogmes de l’Immaculée Conception et de l’Assomption de Marie. En effet, l’affirmation du dogme défini par Pie IX en 1854 et les paroles que Marie adressa à Bernadette le 25 mars 1858 pour dire qui elle était, « je suis l’Immaculée Conception », suscitent parfois des interrogations parce que cela va à l’encontre de convictions, et d’abord de celle que Marie était une jeune fille semblable en son humanité à toutes les autres et que ce n’est pas en raison de ses mérites que Dieu l’aurait choisie pour devenir mère de Jésus.

En effet, savoir que Marie a été préservée d’avance de tout péché, c’est mettre plus de distance et de différence entre elle et la condition humaine commune. La déclarer préservée de tout péché, n’est-ce pas l’éloigner de nous et entamer les raisons de l’admirer puisqu’elle n’est plus soumise aux mêmes contraintes que nous ? Indemne du péché, Marie pouvait-elle répondre à l’ange autrement que par un oui ? La trajectoire de son existence, ses choix, ses paroles, ses actes, n’étaient-ils pas inscrits d’avance ? Sa sainteté n’était-elle pas d’avance acquise ?

En réalité Marie, parce que sans péché, devait être d’autant plus sensible au péché et au mal qu’il génère. On peut donc penser que Marie comprend avec acuité les pécheurs qui désirent se faire pardonner et se convertir à l’Evangile.

Marie, selon le dogme, a bénéficié par anticipation du salut apporté par Jésus. Toute sa vie, on l’a dit après coup, témoigne de la victoire du Christ sur le péché et sur la mort. Marie est ressuscitée puisqu’elle a tout donné d’elle-même comme Jésus. Préservée du péché, sa vie est transformée en Assomption et s’épanouit dans la vie éternelle de Dieu. Au fond, ce que la fête de l’Immaculée Conception nous donne à contempler, c’est l’amour créateur de Dieu qui n’est pas soumis, quand il le veut, aux lois de l’espace et du temps.

Cependant même si elle n’a jamais été l’auteur de péché et n’a jamais contribué à son développement, Marie a croisé et subi le mal, les difficultés, les souffrances, la méchanceté et l’égoïsme. Comme son fils sans péché, Marie a enduré la condition humaine. Elle a souffert de la duplicité humaine sans jamais s’en rendre complice et tout en assumant d’être solidaire de l’humanité souffrante. Le Christ fils de Dieu s’est incarné pleinement en humanité, prenant la dernière place et ramassant toutes les peines et les souffrances sur son passage afin que toute la création trouve le salut.

Père Lucien Marguet,
chapelain de St Walfroy


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