Communiqués de presse Publié le 3 juin 2020 « Le matin, sème ton grain » – les propositions de Mgr Eric de Moulins-Beaufort pour l’après COVID-19 « LE MATIN, SÈME TON GRAIN », LA LETTRE DE RÉPONSE DE MGR ÉRIC DE MOULINSBEAUFORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUR L’APRÈS COVID-19 Lors de sa dernière rencontre avec les responsables des cultes en France, le Président de la République avait exprimé le souhait que chacun d’entre eux puisse contribuer à une réflexion nationale sur les enseignements à tirer de la lutte contre la Covid-19 et sur l’avenir que les religions voient se dessiner. La Conférence des évêques de France (CEF) publie la lettre de réponse personnelle de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et actuel président de la CEF, envoyée jeudi 28 mai au Président de la République. Publié au sein de la coédition Bayard Éditions-Mame-Éditions du Cerf, ce texte d’une soixantaine de pages s’articule autour de quatre mots-clés : mémoire, corps, liberté et hospitalité. Par ces mots et cette lettre, Mgr Éric de Moulins-Beaufort souhaite partager les pensées qui ont trouvé écho en lui durant l’épreuve de cette pandémie, il y formule des considérations sur l’état de notre société et des propositions pour l’avenir. Quelques extraits de l’introduction… « Qui observe le vent, ne sème point/ qui regarde les nuages, ne moissonne pas ». Le verset de l’Ecclesiaste (Qo 11, 4) invite l’homme qui veut bien écouter à oser agir. « Tu ne peux connaître l’œuvre de Dieu qui dirige tout », continue le sage biblique, et ce n’est pas une raison pour rester à réfléchir, à peser le pour et le contre, sans rien faire au bout du compte. Le sage recommande : « Le matin, sème ton grain, et le soir, ne reste pas inactif ». C’est le conseil que j’ai voulu suivre. (…) Une épidémie a valeur d’avertissement. Les plus sceptiques savent le dire : nous avons entendu évoquer la plainte de la planète, la réclamation de la nature, la réalisation des prédictions des plus audacieux… Les croyants doivent y être doublement ou triplement attentifs. Quelque chose ne va pas dans notre mode de vie, dans nos façons de produire et de consommer. Comment changer ? Quels changements peuvent-être choisis ensemble, à l’échelle du pays et à l’échelle du monde entier ? Pour les chrétiens, l’avertissement n’est pas autant qu’on le croit facilement l’annonce d’une catastrophe. Il est une promesse : autre chose est possible. Ils ajoutent cependant pour être précis : « avec la grâce de Dieu » et cela change beaucoup. Mémoire, corps, liberté, hospitalité : ces quatre mots sont lourds de sens biblique et de sens chrétien. Avec eux, il m’a semblé cependant parvenir à exprimer, modestement mais précisément, quelques pensées formées en moi pendant l’épreuve de cette épidémie-là, sous un mode que j’espère utile pour leur premier destinataire. Je suis heureux de les partager à d’autres, car nous sommes en un moment où chacun doit se déterminer. Cela dit, Qohelet ne laisse guère d’illusion : « Vanité des vanités, dit-il, et tout est vanité » (12, 8). Et pourtant : « Le soir, ne reste pas inactif ». Mgr Eric de Moulins-Beaufort était l’invité de l’émission « Sans langue de buis »sur KTO pour parler de l’église en déconfinement Partager Imprimer