"Je souhaite donner aux autres le goût de l'Evangile" - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 23 septembre 2019

« Je souhaite donner aux autres le goût de l’Evangile »

Le père Mickaël Dupont, curé des paroisses du Mosonois, réside à Mouzon. Il nous parle de l’origine de sa vocation, mais aussi du sens qu’il lui donne.

Vous êtes prêtre. Pourquoi avoir choisi cette orientation de vie ?

Père Mickaël Dupont. Je ne sais pas si j’ai choisi cette orientation, ce que je sais c’est que j’ai choisi de répondre oui à l’appel du Seigneur. Dieu est entré dans ma vie quand j’étais encore enfant… Une relation s’est mise en place petit à petit dans la prière. Dieu ce n’était plus seulement que le caté, que des choses à savoir, mais surtout quelqu’un qui m’aimait et que j’ai appris à aimer… justement, par la prière, la découverte de la Bible. C’est une nouvelle que je ne pouvais et ne voulais garder pour moi seul, je voulais la partager. C’est là le départ de ma vocation. Ensuite, adolescent, j’ai ressenti l’appel du Seigneur à être prêtre. Pourquoi moi ? Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que Dieu avait besoin de moi pour le servir et servir l’Église. Quand vous me dites «orientation», j’entends le choix d’être prêtre diocésain. Ce qui me «plaît» dans le ministère de prêtre diocésain, c’est la diversité des activités que l’on peut faire, la diversité aussi des personnes qu’on rencontre. Il y a un grand nombre de personnes, avec qui nous travaillons, les personnes laïques qui s’investissent dans les paroisses. Prêtre, nous faisons un bout de chemin avec elles, chemin de foi, d’humanité, de vie spirituelle. Ces personnes nourrissent beaucoup ma foi, ma prière, mon ministère, ma joie. Il y a aussi toutes ces personnes qu’on rencontre occasionnellement parce qu’elles viennent pour un baptême, un mariage, que sais-je encore. Nous sommes comme une parenthèse dans leur vie, mais j’ose imaginer que c’est le début d’un chemin, d’une découverte, d’une réflexion. Je me dis que ce ministère que je vis ressemble beaucoup à ce qu’a vécu le Christ, enraciné dans la foi, dans sa mission, mais ouvert à tous. Ces activités et ces rencontres, ces activités donnent beaucoup de sens à ma vie et à mon engagement.

Aujourd’hui, dans votre vie, qu’est-ce qui vient confirmer votre choix d’être prêtre ?

Je pense qu’aujourd’hui, le souci de beaucoup de prêtres, au moins en paroisse, de curés, est le manque de temps. Il faudrait que les journées aient quarante-huit heures ;)… pour ne pas être bien souvent enfermés dans des tâches qui ne sont pas spécifiquement presbytérales… Gestion de salles, du matériel, de l’organisation… Étonnamment, ce qui vient confirmer cette «orientation» pour reprendre le terme, c’est ce que je vis en dehors des paroisses. Je m’explique ! Ce ne sont pas, évidemment, des loisirs ou de l’oisiveté. J’essaie de garder des contacts pastoraux en dehors des activités classiques des paroisses. Par exemple, le lien aux agriculteurs qui viennent faire bénir leur tracteur le jour de l’Ascension à Malmy, notamment les plus jeunes. Je pense aussi à ces personnes que je rencontre grâce à la moto, au sport. En disant cela, je pense à cette personne qui m’a dit : «À cause de toi, maintenant, ça m’intéresse !» Cette personne est loin de dire «je crois», mais… Dieu l’attend sans doute un jour. Si un jour on le dit, ils se sont rencontrés, j’aurais peut être permis ça ! N’est-ce pas une confirmation ? J’en rendrai grâce en pensant à cette personne parce qu’elle aura touché du doigt le bonheur. J’en rendrai grâce en pensant à Dieu lui-même parce qu’il aimera encore plus et qu’il sera encore plus heureux de nous avoir créés. C’est une confirmation. Je dis aussi tout cela en pensant à ces personnes qui retrouvent de la joie, de la confiance et le sourire. Dieu n’est pas loin. Saint François d’Assise, saint de Dieu, me confirme chaque jour que la proximité de la nature, des personnes que je rencontre est un chemin d’Évangile. En tout cas, il est comme mon tuteur.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir rester au soir de votre vie ?

J’ose imaginer que ce n’est pas dans un avenir trop proche ! Ce n’est donc pas évident pour moi de répondre à cette question. J’ai déjà rencontré, depuis que je suis prêtre, un grand nombre de personnes, accompli un grand nombre de tâches pastorales, plus ou moins liées aux paroisses. S’il y a une chose que je souhaite qui reste, c’est le goût de Dieu que j’aurais pu donner autour de moi. Je ne parle même pas d’avoir converti des gens, mais au moins leur permettre de s’être posé un jour la question de Dieu dans leur vie. Je pense aux jeunes des paroisses où j’ai été prêtre. Je souhaiterais qu’ils gardent le goût de l’Évangile, au pire qu’il leur reste de bonnes références évangéliques pour être heureux dans la vie, et au besoin revenir vers Dieu. Aussi, une autre chose que j’aimerais voir rester, au soir de ma vie, c’est une bonne vision de la place du prêtre dans le monde d’aujourd’hui. Nous sommes aujourd’hui vite confrontés à une fausse vision du ministère de prêtre diocésain. Ils ne sont que des hommes mais, ils ont, comme d’autres, quelque chose de vrai à dire au monde, aux hommes de ce temps. Quand je dis «vrai», je parle de leur engagement de vie qui n’est sans doute pas totalement compris aujourd’hui.


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