Homélie pour le 4ème dimanche du Temps ordinaire - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 1 février 2022

Homélie pour le 4ème dimanche du Temps ordinaire

Homélie pour le 4ème dimanche du Temps ordinaire, année C, le 30 janvier 2022, en la basilique Notre-Dame de Mézières, confirmation des lycéens et de deux adultes.

Chers amis, dans un instant, vous allez être appelés par votre nom ; vous vous lèverez en répondant « Me voici », je vous imposerai les mains et je ferai sur chacun de vous une onction d’huile. VOus vous tiendrez alors au milieu de nous, au milieu de « la grande assemblée », comme Jésus se tint au commencement de sa vie publique dans la synagogue de Nazareth osant proclamer avec le prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la libération,… annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » et commenter cette prophétie en disant : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Oui, aujourd’hui, vous allez devenir les uns et les autres des christs, des messies, (le premier mot est grec, le second est hébreu, l’un et l’autre désignent la même réalité), de ceux et celles qui ont reçu l’onction du Saint-Esprit dans le prolongement de l’onction unique reçue par Jésus, le Fils bien-aimé envoyé par le Père. Désormais, à vos propres yeux et devant ceux et celles qui vous regarderont vivre et agir, vous montrerez que l’humanité n’est pas vouée à la mort mais qu’elle est appelée à la vie pour toujours, que personne n’est prisonnier du péché mais que toujours un chemin vers Dieu est ouvert à chacune et à chacun. A ceux qui sont aveuglés par les duretés de la vie, vous donnerez à voir que la vie est un don avant d’être un fardeau. A ceux et celles qui sont prisonniers de soucis bien légitimes, vous donnerez à espérer que nos efforts en faveur des autres orientent vers la communion éternelle. A celles et ceux qui vivent dans le manque, vous ouvrirez votre cœur et vos mains, et le peu que vous partagerez annoncera la plénitude que Dieu veut préparer.

Mais la liturgie de la Parole de ce jour permet de poser une question capitale : pourquoi vous ? pourquoi moi ? et cette question peut se préciser encore : que me donne le Seigneur Dieu et cela est-il si désirable ? Cela n’est-il pas risqué ? A la question : « Pourquoi moi ? », vous avez entendu la réponse que Dieu propose au prophète Jérémie : «Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré. » Il est consolant, il est réjouissant de savoir que Dieu s’intéresse à nous, à chacune et chacun de nous avant même notre conception. Nous ne sommes pas les résultats du « hasard » et de la « nécessité », pas même seulement de la rencontre de nos parents, mais aussi d’un désir de Dieu, d’un choix de la part de Dieu. Seulement, lorsque Dieu poursuit pour Jérémie : « Je fais de toi un prophète pour les nations », nous sommes tentés, comme le prophète de lui dire : « Merci, Seigneur, voilà trop d’honneur. » Vous savez bien, chers amis, qu’au milieu de votre génération, ceux et celles qui comme vous sont baptisés mais plus encore font le choix de se présenter pour être confirmés sont le petit nombre. Vous savez bien que porter le nom de « chrétiens », le nom de Jésus-Christ, au milieu des hommes n’est pas forcément porter un nom honoré et admiré par celles et ceux qui nous entourent. Entendons Dieu s’adresser au prophète : « Ne tremble pas devant eux… Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée », une colonne de fer, un rempart de bronze » mais comprenons-le à partir de ce que Jésus a raconté aux habitants de Nazareth, à ses compatriotes. Il les provoque. Alors qu’ils s’émerveillent que le Messie se dresse au milieu d’eux, étant leur compatriote, alors que sans doute ils espèrent être les premiers bénéficiaires de l’année favorable accordée par le Seigneur, Jésus leur présente dans les Écritures saintes que le Dieu d’Israël a souvent réservé ses bienfaits les plus palpables à des étrangers, voire à des ennemis de son peuple, comme le général syrien Naaman.  C’est que, chers amis et vous tous, frères et sœurs, le Seigneur Jésus ne nous associe pas à lui d’abord pour nous rendre la vie plus facile, mais pour transformer notre vie en une mission, un service à rendre, une collaboration à l’œuvre qu’il est venu accomplir pour le bien de toute l’humanité. Nous ne sommes pas chrétiens pour en tirer des bénéfices personnels mais pour associer notre vie à celle du Messie, du Sauveur, du Verbe créateur qui vient au milieu des humains pour vaincre la mort et la haine et ouvrir à tous un chemin nouveau vers la vie.

Or, ce chemin, nous l’avons entendu décrire par saint Paul, qui l’annonce comme « le chemin par excellence ». Le texte grec de l’Apôtre dit : le chemin par « hyperbole ». C’est celui de l’amour de charité, de l’amour qui n’est pas amour de possession, volonté de s’approprier, mais qui se laisse convertir de l’intérieur pour être amour de service de la vie de l’autre, l’amour selon ce que Dieu est. L’Esprit-Saint vous est donné en son abondance pour que vous puissiez, au long de votre vie, dans les grands choix de vos vies et dans les plus petits, avancer sur ce chemin par excellence, le haut chemin de crête qui fait notre fierté et notre honneur de chrétiens et que nous voulons parcourir pour montrer à l’humanité, humblement mais joyeusement, à quelle hauteur elle peut parvenir, quel beau service elle peut exercer, quelle joie  les humains peuvent s’apporter les uns aux autres dans la communion avec Dieu,

                                                                                                                      Amen


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