Accueil et Homélie pour le 23ème dimanche du temps ordinaire, le samedi 9 septembre 2023, consécration épiscopale et installation de Mgr Étienne Vetö, évêque auxiliaire de Reims - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 9 septembre 2023

Accueil et Homélie pour le 23ème dimanche du temps ordinaire, le samedi 9 septembre 2023, consécration épiscopale et installation de Mgr Étienne Vetö, évêque auxiliaire de Reims

Accueil

Frères et sœurs, avant de commencer la liturgie de l’ordination épiscopale qui nous rassemble en cette fin d’après-midi, je voudrais saluer très spécialement la présence parmi nous de l’Archevêque de Cantorbery, primat de l’Église d’Angleterre et tête de la communion des Eglises anglicanes, Sa Grâce Justin Welby. Votre présence, ce soir, Votre Grâce, est un grand signe d’amitié pour Étienne Vetö mais plus encore un grand signe d’unité pour l’Église catholique et avec elle. C’est un honneur pour notre cathédrale. Sans qu’il soit passé par notre ville, notre région garde la mémoire du passage de saint Thomas Beckett, votre prédécesseur, dont l’assassinat dans sa cathédrale a tellement marqué les esprits au moyen-âge. Reims a eu, de 1622 à 1629, un archevêque anglais. Il est souvent nommé dans les listes épiscopales Gabriel de Sainte-Marie mais il était né William Gifford et fut bénédictin, vivant en France, à une époque où l’Église catholique ne pouvait vivre pleinement en Grande-Bretagne. Nos temps sont différents. Nous devons être conscients de la grande grâce de Dieu qui nous est donnée.

Je suis heureux de saluer aussi Son Éminence le Métropolite Gabriel, archevêque de Néa-Ionia et Philadelphie, près d’Athènes. Votre présence, Éminence, en cette liturgie de consécration épiscopale, en rapproche toute l’Église en lien avec le Patriarcat œcuménique de Constantinople, rendant concrète la fraternité de Pierre et d’André.

Notre cathédrale a aussi l’honneur en ce jour d’accueillir le Nonce apostolique, représentant du Pape en notre pays. Nous remercions le Saint-Père, le successeur de Pierre, par la sollicitude duquel les besoins de notre diocèse sont pourvus en puisant dans les trésors humains de l’Église catholique entière. M’accompagne ici pour être co-consécrateur Mgr Renato Boccardo, archevêque de Spolète et de Nursie. Votre présence, Excellence, nous rappelle la belle histoire des Journées Mondiales de la Jeunesse que vous avez servie sous le bienheureux Jean-Paul II, et inscrit notre célébration dans la communion de l’Église entière. L’autre co-consécrateur est le cardinal Aveline, archevêque de Marseille, qui se prépare à recevoir les évêques de la Méditerranée pour un temps de travail avec les jeunes sur l’avenir des régions bordées par cette mer. Concentrant bien des tensions du monde, elle pourrait devenir, selon vos termes, Monsieur le Cardinal, « une mosaïque de l’espérance ». Les évêques de la Province de Reims nous accompagnent aussi fraternellement. Les vitraux du chœur attestent qu’ils sont ici dans leur cathédrale métropolitaine. Je salue les autres évêques qui nous ont fait l’amitié de venir. Ensemble, en ce jour, nous portons le chagrin de la mort de Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié. Prions ensemble, frères et sœurs, pour lui et pour les diocésains des Vosges.

Je salue aussi les pasteurs présents, vous tout spécialement Pasteur Pascal Geoffroy, pasteur de l’Église protestante unie de France ici à Reims pour la Marne et les Ardennes, et vous tous venus en raison de vos liens d’amitié ou de collaboration avec Étienne Vetö.

Je salue les représentants de la communauté juive et nos frères et sœurs juifs qui suivent par amitié notre célébration. Je salue les représentants musulmans qui nous font l’amitié et l’honneur de leur présence.

Enfin, permettez-moi de remercier déjà les hautes autorités de l’État, de la métropole et de la ville de Reims et de Charleville-Mézières et Sedan et des autres communes de notre région, les députés et sénateurs de notre région, les responsables d’associations qui incarnent la vitalité du tissu social local. Ce que nous vivons ici dans cette cathédrale veut être un gage de fraternité pour toute la société. Votre venue parmi nous en ce jour nous rappelle notre mission au service du bien commun de notre pays.

Et maintenant, frères et sœurs, entrons dans notre célébration. Prenons un bref moment de silence pour présenter à Dieu notre frère Étienne et pour nous disposer à recevoir le don de Dieu.

Homélie pour le 23ème dimanche du temps ordinaire, année A, le samedi 9 septembre 2023, consécration épiscopale et installation de Mgr Étienne Vetö, évêque auxiliaire de Reims

« Fils d’homme, je fais de toi un guetteur ». Cher Étienne, cher frère, la liturgie nous donne aujourd’hui un mot pour comprendre ce que vous allez recevoir, ce que vous allez devenir, ce à quoi vous êtes désormais appelé. Dieu vous établit en guetteur. Le guetteur monte sur les remparts de la ville pour scruter l’horizon et voir ce qui arrive, l’ennemi redouté sans doute mais aussi l’ami espéré, ou, pour parler comme les paraboles de Jésus, le maître de maison ou l’époux passionnément attendu. La mitre qui va venir couronner votre tête évoque peut-être cela : la nécessité de prendre de la hauteur, de regarder au loin, pour pouvoir prévenir ceux et celles qui vous sont confiés, soit des dangers qui les menacent, soit de motifs d’espérance qui sont préparés pour eux.

Le prophète d’Israël est établi dans ce passage d’Ézéchiel dans un but précis : le guetteur doit prévenir afin que ceux ou celles à qui il doit parler puissent changer de vie, en aient le temps et en trouvent la force. Le prophète est un guetteur : il peut voir ou entendre, il avertit, il ne peut pas forcer, contraindre, pas même ordonner. La parole que Dieu veut faire entendre et recevoir s’adresse à l’intelligence, à la volonté, à la mémoire de chacun et de chacune. Elle suscite la liberté de chacun, elle exacerbe le choix que chacun ou chacune engage.

Vous serez un guetteur, donc, Étienne, pour ceux et celles à qui vous êtes envoyé désormais, nous tous qui sommes symboliquement rassemblés ici dans cette cathédrale, et beaucoup d’autres, à Reims et dans les Ardennes. Vous aurez à m’aider à être un tel guetteur et à trouver la liberté et l’audace de dire ce qui doit être dit, de faire ce qui devra être fait, pour que, chacun pour sa vie personnelle et tous ensemble, nous vivions mieux, nous répondions davantage à ce que Dieu peut attendre de nous. Il vous faut regarder loin, examiner les horizons lointains pour pouvoir rassurer ou stimuler, encourager et prévenir. Il vous faut aussi regarder profond, dans les méandres du cœur humain, dans les complications de la liberté humaine pour signaler les chemins inattendus qui s’ouvrent, pour encourager à sortir des impasses qui emprisonnent. Il vous faudra parler, et m’aider aussi à parler, en trouvant les mots qui touchent, les gestes qui encouragent, les attitudes qui donnent envie d’emprunter un chemin de vie nouveau.

Le Dieu qui établit le prophète en guetteur compte sur celui-ci pour être le relais de sa parole ; il lui demande de ne pas la trahir, c’est bien le moins, mais surtout, implicitement, il lui demande de bien la servir. Dieu n’entend pas forcément de qui il établit en guetteur qu’il tonne, qu’il tempête, qu’il fulmine. Il attend de lui qu’il se serve de son intelligence et de son cœur pour trouver comment atteindre celles et ceux qu’il doit avertir, pour choisir les justes mots pour les encourager au cœur de leur cœur, pour leur donner le goût de se tourner vers Celui qui vient et de se mettre en état de l’accueillir, Celui-là, comme le Maitre de maison attendu, comme l’époux espéré.

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Frères et sœurs, en entendant l’évangile qui vient d’être proclamé, vous avez compris que vous aviez tous à être des guetteurs les uns pour les autres. « Si ton frère a commis un péché contre toi.» Chacune, chacun, dans le peuple rassemblé par Jésus est appelé à avertir l’autre : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul ». « Ton frère ». Entendons cela, frères et sœurs : nous ne sommes pas des individus humains juxtaposés les uns aux autres, comme on peut l’être dans un train ou dans le métro parisien –il n’en va pas ainsi dans le tram ou le bus de Reims ! Nous sommes des frères ou des sœurs, donnés les uns aux autres, pour vivre ensemble d’une manière qui nous unisse toujours davantage les uns aux autres. Saint Paul nous l’a rappelé en une formule magnifique : « N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel. » Mais mesurons le prix d’un tel appel. Lorsque l’Apôtre écrit que tous les commandements « se résument dans cette parole : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même », alors même qu’il la commente en écrivant : « L’amour ne fait rien de mal au prochain », il exprime la cause même qui fait que nous avons besoin, souvent, dans l’Église, de réconciliation. Si nous essayons de nous aimer les uns les autres en vérité, nous risquons toujours de nous offenser les uns les autres. Plus nous nous rapprochons les uns des autres, plus nous nous efforçons de vivre ensemble des expériences fortes en nous y laissant entraîner par le Christ ou pour répondre au Christ, plus nous risquons de nous décevoir, de nous étonner, de nous blesser, de nous heurter.

Vous le constaterez, Étienne, une bonne part du ministère épiscopal se passe à consoler tel ou tel qui a été blessé ou attristé dans une activité de l’Église. Saint Augustin se plaignait déjà, au IVème siècle, du temps qu’il passait à régler des questions de justice. C’est que, face au Seigneur Jésus, nous jouons chacune et chacun notre absolu. Ne pas être suivi, avoir le sentiment de n’avoir pas été compris est parfois très douloureux. Que demande Jésus à ses frères et à ses sœurs qui s’offensent mutuellement ? Qu’ils ne cessent pas de se considérer comme des frères et des sœurs. Qu’ils s’avertissent mutuellement de leur péché, mais comme des frères et des sœurs qui entendent bien le rester et même le devenir davantage ; qu’ils aillent chercher patiemment, inlassablement, celui ou celle qui pourrait se laisser gangréner par le péché, qui pourrait se laisser emprisonner intérieurement par cet esclavage, invisible de l’extérieur mais si handicapant parfois ou si destructeur, mais qu’ils le fassent en vue de tisser des liens fraternels d’une qualité plus haute encore. Qu’ils ne doutent jamais qu’entre frères et sœurs, le chemin de l’unité peut être retrouvé et qu’il vaut la peine d’en chercher les voies nouvelles.

Vous avez entendu, frères et sœurs, les recommandations du Seigneur. Elles sont faciles à comprendre, mais impossibles, osons-le dire, à mettre en œuvre. Nous ne devrions pas nous en étonner, frères et sœurs. L’unité dont nous sommes appelés à vivre, nous le découvrons encore est une communion qui assume et surmonte tous les motifs de division, mais qui ne les nie pas ni ne cherche à les faire disparaître. Elle les transfigure plutôt. Comprenons bien à quoi Jésus appelle lorsqu’il poursuit : « S’il refuse d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. » Faut-il entendre là un ordre d’exclusion, une excommunication, une mise à l’écart sans espoir de retour, un envoi aux gémonies ? Non, il s’agit bien plutôt d’imiter Jésus. Il s’agit que nos gestes, nos attitudes, à nous, baptisés et confirmés, deviennent ceux et celles de Jésus, comme Jésus, à ce moment de l’évangile selon saint Matthieu donne à Pierre de faire ce que lui-même fait. Or, que fait Jésus à l’égard des païens et des publicains ? Il s’assied à leur table, il donne sa vie pour eux, il va plus avant dans le don de lui-même et il cherche à y entraîner ses disciples afin que ceux-là vivent aussi qui paraissent les plus éloignés, les plus fermés.

Osons le regarder en face : l’immense diversité des êtres humains est assurément une promesse infinie de communion et de vie, mais elle est d’abord un défi insurmontable. Il faut la force et le labeur du Crucifié Ressuscité pour relever ce défi.  Nous sommes, nous, ministres ordonnés, le signe donné à la communauté qu’il est présent et agissant, le Seigneur qui réconcilie et qui envoie les siens se pardonner mutuellement et progressivement. Nous en avons entendu ensemble la promesse dans l’évangile proclamé : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, dit le Seigneur, je suis là au milieu d’eux. » De cette présence, les ministres ordonnés, évêques, prêtres et diacres, sont les garants au bénéfice de tous. Ils ne rendent pas présent un absent, mais le Seigneur ressuscité qui, inlassablement, convoque et rassemble les siens, et les fortifie pour qu’ils surmontent leurs divisions, afin qu’ainsi, ils deviennent pour les autres humains, des signes et des promesses d’une unité plus grande encore, une unité obtenue non par la contrainte ou la force mais par la parole et le pardon, non par l’amnésie du mal commis mais par le choix fait librement de donner plus encore pour que l’unité puisse prendre chair davantage.

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Étienne, vous le savez bien : l’important n’est pas la mitre qui va couronner votre tête ni la crosse que vous prendrez en main pour vous aider à avancer. L’important en ce soir est l’onction que vous allez recevoir sur votre tête. L’Esprit de Jésus va vous être donné, une fois encore, après celle du baptême et celle de la confirmation sur votre front, celle de l’ordination sacerdotale sur vos mains, pour vous configurer au Messie d’Israël venu pour donner aux Juifs et aux païens la dignité des fils et des filles du Père. Vous allez être fortifié, renouvelé, par l’onction de l’Esprit qui unit le Père et le Fils pour l’éternité, qui a conduit le Fils dans l’obéissance au Père et le don libre de lui-même en notre faveur. Ainsi serez-vous aussi rendu fort pour prendre en main votre croix, la placer sur votre épaule et avancer à la suite du Seigneur qui part à la recherche de la brebis perdue et lui apprend à faire comme lui. L’évêque n’a d’autre force à employer que celle de la parole qui doit rendre audible la parole du Christ, bon pasteur, lui-même ; pas d’autre puissance que celle des sacrements qui sont les actes du Christ qui soigne, relève, fortifie ; pas d’autre réserve d’énergie que la prière qui est le partage de l’ardent désir du Fils unique et bien-aimé que nous devenions tous ses frères et ses sœurs, qui que nous soyons, quoi que nous ayons fait auparavant. Plus encore, l’évêque n’a pas d’autre force que le don de sa vie, engagée tout entière, jusque dans sa chair, au prix d’un combat spirituel à mener chaque jour, pour suivre son Seigneur dans le grand acte de sa vie livrée.

« Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans les cieux ; tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans les cieux ». Jésus a l’air d’établir un parallélisme rigoureux, comme s’il s’agissait de faire moitié-moitié, mais qui, le contemplant crucifié, doutera qu’il est venu pour délier et pour servir le relèvement de chacun et de chacune ? Nous le comprenons, en écoutant et en méditant ces paroles en ce soir d’ordination épiscopale, en ce soir où le Seigneur enrichit le collège des successeurs des Apôtres : de nous tous, l’engagement qu’il attend est que nous nous aidions mutuellement à avancer sur le chemin de la réconciliation ; les ministres ordonnés, les évêques au premier chef, sont le signe et le moyen de ce labeur qui doit être sans trêve. Puisse l’onction que vous allez recevoir, qui vous donnera part à l’Esprit de Jésus le Ressuscité, infuser en vous la patience et l’énergie, la lumière et la délicatesse et l’intelligence du cœur et encore le don de la parole et des gestes pour consoler, réparer, restaurer la confiance entre ceux qui se serait heurtés et les encourager, dans la vérité, à repartir ensemble sur le chemin du Seigneur, comme le Crucifié Ressuscité le fit pour ses disciples.

Vous nous y aiderez, Étienne, cher frère, nous ici à Reims et dans les Ardennes, mais aussi à l’échelle de l’ensemble de l’Eglise qui est en France et répandue dans le monde entier. Fils du peuple d’Israël et aussi de la Normandie, fils de la Hongrie, fils d’un père réfugié politique, grandi aux États-Unis, en Côte-d’Ivoire et en notre douce France, vous avez pu découvrir concrètement, en famille peut-être déjà mais surtout dans la vie communautaire que les différences entre les humains sont des épreuves avant d’être des promesses, mais des épreuves qu’il est bon de surmonter et de transfigurer par un amour plus vrai, davantage donné, davantage désintéressé, davantage émerveillé. Vous savez aussi que les tensions que nous connaissons dans les relations personnelles ont aussi une portée politique et universelle et que les chocs politiques ou sociaux ou culturels retentissent dans les rencontres les plus quotidiennes Vous avez parcouru bien des chemins anciens et neufs de la réconciliation communautaire. Vous avez goûté la joie que donne le fruit de l’unité approchée dans les relations œcuméniques. Je rends grâce ici à Dieu pour la présence de Sa Grâce l’archevêque de Canterbury et de Son Éminence le Métropolite Gabriel de Néa-Ionia et Philadelphie. Votre Grâce, Éminence, en priant avec nous ce soir, pour que notre frère Étienne devienne ce que le Christ notre Seigneur veut faire de lui, vous rendez palpable que le travail de la réconciliation a surmonté des siècles de division pendant lesquels nos confessions se sont mutuellement traitées de « publicain » et de « païen », rarement dans le sens vraiment évangélique. Des décennies de labeur de quelques « guetteurs » fructifient dans la grâce que nous vivons en ce jour. Que vous accompagniez Étienne Vetö que vous avez connu prêtre en cette liturgie qui fait de lui un évêque, membre du collège qui succède aux Douze, établi en guetteur dans l’unique Église du Christ, est un gage puissant de l’unité que Dieu veut et que nous espérons tous en Lui.

Frères et sœurs, vous tout spécialement, fidèles du Christ à Reims et dans les Ardennes, avec les prêtres et les diacres, avec les religieuses et les religieux et les personnes consacrées habitant ce diocèse, avec l’Église entière symboliquement réunie, accueillons celui que le Seigneur ressuscité nous donne. Qu’il soit pour nous un guetteur capable de voir le Christ présent au milieu de nous et qui vient sans cesse à notre rencontre. Qu’il nous aide tous à avancer ensemble sur le chemin du Seigneur et à servir la paix et la fraternité en gage de l’espérance du Christ Ressuscité, Seigneur de l’histoire pour tous,

                                                                                                                       Amen.

                                                                                                                            


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