Homélie du 2 décembre 2023, pour le rassemblement des séminaristes de France - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 8 décembre 2023

Homélie du 2 décembre 2023, pour le rassemblement des séminaristes de France

Homélie pour la messe du samedi 2 décembre 2023, en l’église Saint-Eustache, Paris (Ier), rassemblement des séminaristes de France, messe de Marie, mère de l’Église

Saint Jean nous présente une icône de Jésus en croix, une image à contempler et à méditer. Jésus en croix avec, au pied de la croix, sa mère et quelques femmes, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Dans un deuxième regard, près de la mère de Jésus, il nous est donné de voir le disciple qu’il aimait. Vous le savez : cette scène se comprend en parallèle avec le récit des noces de Cana, l’autre moment où Jésus s’adresse à sa mère en l’appelant « Femme », appellation qui n’est convenable ni en grec, ni en hébreu, ni en araméen, mais qui donne à Marie, debout près de la croix de son Fils, une portée universelle : la mère de tous les vivants.

Jésus sur la croix est seul et, cependant, il y a près de lui sa mère et quelques autres, des femmes, il convient de le noter, et le disciple qu’il aimait. Ce qu’il fait sur la croix, lui seul peut le faire et il le fait seul, lui qui est le Fils unique et bien-aimé du Père, venu dévoiler jusqu’au bout, au plus loin qui se puisse faire, l’amour de Dieu pour nous, l’amour qu’est Dieu. Il est seul, seul de toute notre humanité, depuis son commencement le plus lointain, seul à pouvoir obéir ainsi et se donner pour devenir source de vie, mais il suscite près de lui, quelques autres, des femmes et le disciple qu’il aimait. Il se donne seul, et lui seul peut le faire, mais il ne se donne ainsi qu’en entraînant dans son acte sa mère et aussi quelques autres.

Lorsque l’on contemple une scène représentée sur une icône, il faut être attentif à ceux ou celles qui y sont, qui apparaissent à l’image, mais aussi à ceux ou celles qui manquent. Ici, où sont les apôtres, les douze ou les onze que Jésus a choisis et associés à lui tout au long de ces trois dernières années ? Pour nous, frères séminaristes, frères et sœurs, il est important de nous souvenir que le ministère apostolique sera confié par le Ressuscité à ceux qui l’ont abandonné, à ceux qui l’ont trahi, à ceux qui n’ont pu supporter la Passion et la croix. Dans les évangiles synoptiques, les Douze sont mis à part de la foule des disciples après que Jésus a commencé à rencontrer de l’opposition et que les pharisiens ont commencé à envisager de le faire mettre à mort. Leur mise à part indique déjà que Jésus a à surmonter la résistance et même le refus de la part des humains, la grande incompréhension fondamentale entre les humains et Dieu que met en scène pour nous le livre de la Genèse. Mais, à l’ultime moment, le ministère sera confirmé en eux comme un pardon. Non pas comme la récompense donnée à ceux qui auraient toujours accompagné le Maître mais comme la mission remise à ceux-là même qui n’ont pas pu tenir auprès du Maître jusqu’à l’extrême de son don.

Notre ministère à nous, évêques, prêtres et diacres, est porté par le consentement que la mère de Jésus a donné, debout près de la croix de son Fils, consentement à ce que son Fils se donne ainsi pour tous les autres, consentement à être dépouillée de lui et à recevoir en retour comme fils les disciples qu’il aime. En ce matin, nous célébrons Marie, mère de l’Église. Nous nous confions à sa maternité. Qu’elle nous tienne toujours en son acte de consentement, qu’elle y protège notre oui toujours fragile, toujours insuffisant. Qu’elle nous engendre au long des jours à un consentement plus vrai, plus total, consentement à servir l’efficacité de la croix du Seigneur, la fécondité de son don total à lui, de l’échec apparent de sa vie terrestre qui fut la remise totale de soi au Père. Et nous, trouvons notre force et notre joie à abriter notre résolution dans son consentement à elle et à contempler en elle celle qui s’est tenue debout près de la croix de son Fils et à qui celui-ci a dit : « Femme, voici ton fils »,

                                                                                                                             Amen.


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