Fratelli Tutti : l'encyclique du pape François sur la fraternité - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 6 octobre 2020

Fratelli Tutti : l’encyclique du pape François sur la fraternité

Le pape François signe ce 4 octobre, jour de la Saint François d’Assise, une encyclique sur la fraternité « Fratelli Tutti », qui veut dire « Tous frères ».

C’est d’une « fraternité ouverte qui permet de reconnaître, de valoriser et d’aimer chaque personne… » dont nous entretient le Pape au long des 216 pages de cette encyclique.

Dans l’introduction à cette lettre, le pape François livre son rêve de fraternité et d’amitié sociale.

« Je livre cette encyclique sociale comme une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots. Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté (6). »

S’inscrivant dans le contexte de la COVID 19, le Pape François alerte sur ce qu’elle a révélé et sur les mauvaises pistes qui s’ouvriraient.

« …la pandémie de la Covid-19 [qui] a mis à nu nos fausses certitudes […] l’incapacité d’agir ensemble a été dévoilée […] on a observé une fragmentation ayant rendu plus difficile la résolution des problèmes qui nous touchent tous. Si quelqu’un croit qu’il ne s’agirait que d’assurer un meilleur fonctionnement de ce que nous faisions auparavant, ou que le seul message est que nous devrions améliorer les systèmes et les règles actuelles, celui-là est dans le déni (7). »

Enfin, par un vœu et un rêve, le Pape nous invite à entrer dans l’espérance.

« Je forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Tous ensemble. […] Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères (8). »

Réaction de Mgr Eric de Moulins-Beaufort à Fratelli Tutti

« Un texte ample et exigeant. Un grand texte dans la doctrine sociale de l’Église. La fraternité n’est pas une posture. Le Pape en décrit les différentes dimensions avec une grande liberté, comme le Christ. Il ne se laisse pas impressionner par les contraintes apparentes de ce monde. Il met sous les yeux de chacun les lieux où chacun risque de manquer à la fraternité. Tout le monde peut faire don examen de conscience : chaque personne, les entreprises, les familles, les États… Quel est le chemin pour passer d’une communication à tout vent à une fraternité véritable? »

Extrait de l’homélie de Mgr Eric de Moulins-Beaufort du dimanche 4 octobre, à propos de l’encyclique « Fratelli Tutti »

Ce matin, le pape François a signé sa nouvelle encyclique : « Tutti fratelli », « Tous frères », selon un mot de saint François d’Assise que l’Église fête en ce jour. Nous, chrétiens, sommes des frères et des sœurs les uns pour les autres ; nous, chrétiens, sommes pour tous les humains le signe que tous sont appelés à être des frères et des sœurs. Comment se caractérisent ces frères et ces sœurs ? Nous marchons vers le Père, vers l’unique Père de tous, vers Celui qui aspire à être reconnu comme Père par tous et par chacun et il n’y a pour aller à lui qu’un seul chemin, Jésus : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Car, en Jésus, les humains découvrent qu’ils sont aimés par un Père unique, qui aime chacun, quel qu’il soit, et aspire à en être aimé, et qu’ils peuvent être ou devraient être les uns pour les autres, librement, des frères et des sœurs, tous venant du seul Père et tous allant vers lui.

 Vous lirez, nous lirons, nous étudierons, l’encyclique du Pape, frères et sœurs, mais déjà nous le comprenons : être chrétien, marcher sur le chemin du Christ vers la maison du Père, c’est vivre fraternellement. Cette fraternité n’est pas une politesse, une civilité, toujours souhaitable bien sûr ; c’est « un amour de plus en plus intense et débordant », un amour qui connaisse de moins en moins de limites ou de barrières. Notre projet diocésain nous appelle tous à constituer des « fraternités de proximité » : ce n’est pas un produit de substitution pour les paroisses que nous ne parvenons plus à faire vivre ; c’est un appel à avancer ensemble sur le chemin du Christ, pour y devenir en vérité des vivants. L’épidémie et les précautions sanitaires ne doivent pas nous en priver. Que l’Esprit suscite en nous l’imagination créatrice nécessaire !


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