Entretiens sur la messe de Mgr Michel Aupetit - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

Sedan-Yvois - Publié le 9 août 2020

Entretiens sur la messe de Mgr Michel Aupetit

Il est utile d’explorer le vocabulaire employé pour désigner ce que nous faisons à la suite du Seigneur.

La Messe : Ce nom n’est pas employé dans l’Eglise primitive. Il apparaît aux Ve-VIe siècles. Il vient du latin missa tiré du verbe mittere qui veut dire envoyer. En effet, à la fin de la messe, le prêtre dit en latin : « ite missa est », qui a donné en italien : « la messa è finita » qui peut avoir deux significations : « la prière est envoyée à Dieu » ou bien « vous pouvez vous retirer ». À cette époque, il passe de son sens originel de renvoi à celui de célébration liturgique propre à l’eucharistie. Ce mot de messe est celui retenu pour désigner cette célébration particulière propre aux chrétiens qui se réunissent autour du Corps et du Sang de Jésus donné en partage.

La Fraction du pain : Dans les premiers temps, on trouve pour désigner la messe l’expression “fraction du pain”. Dans les actes des Apôtres l’eucharistie est désignée sous ce terme : « Ils se montraient assidus à l’enseignement des Apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Il semble bien qu’au départ, la liturgie de l’eucharistie célébrée le jour du Seigneur, c’est-à-dire le dimanche, s’accompagne d’un repas fraternel. L’expression « fraction du pain » a pu désigner aussi bien la liturgie que ce repas fraternel ou encore l’ensemble des deux.

L’Eucharistie : Ce mot vient du grec eucharistein qui veut dire « action de grâces » ou « rendre grâce ». On a longtemps voulu le dissocier du verbe grec eulogein, qui veut dire « bénir » ou « prononcer une bénédiction », pour distinguer la liturgie chrétienne de la liturgie de la synagogue. Dans le traité d’Hippolyte « contre les hérésies » (chapitre 14), l’auteur oppose la bénédiction juive à l’eucharistie chrétienne : « Les Juifs ont rendu gloire au Père, mais ils ne lui ont pas rendu grâce, parce qu’ils n’ont pas reconnu le Fils ». Cette distinction entre la louange et l’action de grâces semble artificielle car, dans la Bible, les psaumes le montrent déjà : quand le croyant chante la louange de Dieu et le bénit, dans le même temps, il élève vers lui son action de grâce. La bénédiction monte vers Dieu, parce qu’il se révèle digne de louange dans les merveilles de sa Création. La bienveillance prodiguée à son peuple entraîne en retour l’action de grâce pour le remercier de ses bienfaits.

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