Entretiens sur la messe de Mgr Michel Aupetit - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

Sedan-Yvois - Publié le 11 octobre 2020

Entretiens sur la messe de Mgr Michel Aupetit

En ces temps douloureux où une pandémie met en danger nos concitoyens, nous avons été obligés de suspendre les messes dominicales pour un temps, en réponse à l’appel du gouvernement et en raison de notre participation motivée au bien commun.

Je vous propose de réfléchir ensemble sur ce que signifie l’eucharistie pour les chrétiens, comment et en quoi elle est « source et sommet de la vie chrétienne » (Concile Vatican II, Lumen Gentium n° 11). Il ne s’agit pas de combler une frustration légitime mais d’augmenter notre soif de la vie divine et de ce Corps du Christ qui se livre à nous et qu’il convient de recevoir avec amour et respect. Puisse ce temps de désert nous introduire dans la fidélité à ce rendez-vous d’amour hebdomadaire, tellement oublié par les chrétiens, hélas.

« Où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6, 21). Cette parole de Jésus nous invite à chercher la priorité de nos vies. Chacun possède une motivation première qui est le moteur de ses actes. Chacun agit aussi en vue d’une fin considérée comme la valeur suprême à laquelle tout est ordonné, ce que le Christ appelle notre « trésor ». Pour un chrétien, ce trésor c’est le Christ lui-même, Verbe de Dieu, expression parfaite de l’Amour du Père. Le Christ nous élève jusqu’à la communion divine et nous donne la Vie même de Dieu dans le baptême. Nous sommes un écrin destiné à recevoir le plus beau des bijoux : le Fils de Dieu.

Ce trésor se reçoit chaque jour dans l’eucharistie. À la messe, le « Verbe se fait chair » pour habiter de sa Vie nos vies sans sève et sans avenir. Pour nous, le « Verbe se fait chair » comme en Marie, la Vierge qui a offert sa liberté à l’Amour pour que, comme elle, nous le partagions au monde. Oui, la messe est le « trésor » de la vie chrétienne, parce que le Christ est le « trésor » du chrétien. Puissions-nous y placer notre cœur et retrouver le trésor laissé par le Seigneur. Comprendre la signification profonde de la messe nous aidera à répondre à l’appel de son Amour : « Faites ceci en mémoire de moi ».

2e partie

Il est utile d’explorer le vocabulaire employé pour désigner ce que nous faisons à la suite du Seigneur.

La Messe : Ce nom n’est pas employé dans l’Eglise primitive. Il apparaît aux Ve-VIe siècles. Il vient du latin missa tiré du verbe mittere qui veut dire envoyer. En effet, à la fin de la messe, le prêtre dit en latin : « ite missa est », qui a donné en italien : « la messa è finita » qui peut avoir deux significations : « la prière est envoyée à Dieu » ou bien « vous pouvez vous retirer ». À cette époque, il passe de son sens originel de renvoi à celui de célébration liturgique propre à l’eucharistie. Ce mot de messe est celui retenu pour désigner cette célébration particulière propre aux chrétiens qui se réunissent autour du Corps et du Sang de Jésus donné en partage.

La Fraction du pain : Dans les premiers temps, on trouve pour désigner la messe l’expression “fraction du pain”. Dans les actes des Apôtres l’eucharistie est désignée sous ce terme : « Ils se montraient assidus à l’enseignement des Apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Il semble bien qu’au départ, la liturgie de l’eucharistie célébrée le jour du Seigneur, c’est-à-dire le dimanche, s’accompagne d’un repas fraternel. L’expression « fraction du pain » a pu désigner aussi bien la liturgie que ce repas fraternel ou encore l’ensemble des deux.

L’Eucharistie : Ce mot vient du grec eucharistein qui veut dire « action de grâces » ou « rendre grâce ». On a longtemps voulu le dissocier du verbe grec eulogein, qui veut dire « bénir » ou « prononcer une bénédiction », pour distinguer la liturgie chrétienne de la liturgie de la synagogue. Dans le traité d’Hippolyte « contre les hérésies » (chapitre 14), l’auteur oppose la bénédiction juive à l’eucharistie chrétienne : « Les Juifs ont rendu gloire au Père, mais ils ne lui ont pas rendu grâce, parce qu’ils n’ont pas reconnu le Fils ». Cette distinction entre la louange et l’action de grâces semble artificielle car, dans la Bible, les psaumes le montrent déjà : quand le croyant chante la louange de Dieu et le bénit, dans le même temps, il élève vers lui son action de grâce. La bénédiction monte vers Dieu, parce qu’il se révèle digne de louange dans les merveilles de sa Création. La bienveillance prodiguée à son peuple entraîne en retour l’action de grâce pour le remercier de ses bienfaits.

A quoi ça sert d’aller à la messe ?

https://rcf.fr/spiritualite/fondamentaux-de-la-foi/quoi-ca-sert-d-aller-la-messe#

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