Un temps pour donner la vie, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher.

Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour détruire et un temps pour construire.

Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour gémir, et un temps pour danser.

Un temps pour jeter des pierres, et un temps pour les amasser ; un temps pour s’étreindre, et un temps pour s’abstenir.

Un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter.

Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler.

Un temps pour aimer, et un temps pour ne pas aimer ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix ».

                                                                                    (Livre d’ecclésiaste 3, 1- 8) 

Je suis allé récemment faire la retraite annuelle dans une abbaye monastique des moines bénédictins et j’ai pu constater que le programme du jour est bien organisé : la prière 7 fois par jour sans compter les temps du silence, de méditation, de lecture, d’écoute de son âme et surtout d’être soi-même. J’ai pris du temps pour moi, pour me retrouver, me ressourcer et quand je suis rentré de retraite j’étais plein d’énergie nouvelle pour continuer ma route avec moi-même et avec les autres sous le regard du Seigneur.

Ce que j’ai appris pendant la retraite c’est de prendre le temps. Le passage biblique  nous dit que chaque chose a son temps dans  l’ensemble de merveilles. Dieu est LE TEMPS : il veut nous donner de son temps pour que nous soyons vraiment ses enfants avec dignité et honnêteté.

Quand les cloches sonnent tout s’arrête à l’abbaye pour la prière car elles les rappellent que le temps vient du Seigneur. Avant tout : les moines sont amis du Seigneur, ils sont ses disciples, car Dieu est leur maitre.

Savoir prendre le temps est un acte de foi, d’abandon, d’amitié avec celui qui nous aime, celui qui veut être proche de nous, celui qui veut nous associer à  la vie.

Notre société moderne ne sait plus prendre le temps : nous courons partout avec le visage fatigué, stressé. « Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel » (Ecclésiaste 3, 1). Laissons résonner cette phrase en nous comme un guide pour notre route. Dieu est notre seul guide, il donne sa parole pour éclairer notre chemin,  pour nous demander toujours de marcher sur le bon et vrai chemin. Bien sûr, nous cherchons toujours au quotidien le bonheur, l’argent, la nourriture, de bien gagner la vie : c’est toujours pour la bonne cause.  Il suffit de nous asseoir pour voir la vie d’aujourd’hui avec le regard de Dieu, un regard de bienveillance et de patience. Apprenons à lire les signes que Dieu nous donne au quotidien. Arrêtons-nous un peu au lieu de courir partout afin que nous puissions nous émerveiller plus, nous enrichir plus, nous faire mieux grandir. Nous serons plus heureux quand nous prendrons vraiment le temps pour nous. Nous avons plus de bonheur quand nous osons donner plus le temps au Seigneur et aux autres.

La Vierge Marie, Notre Dame du Rosaire a su prendre le temps d’écouter la Parole du Seigneur, pour discerner sa volonté et pour faire la volonté de Dieu. Tout au long de sa vie Marie est devenue un modèle pour nous malgré ses épreuves, ses doutes mais son OUI est toujours efficace dans les moments de difficulté. Marie a su prendre le temps pour porter en elle le Verbe de Dieu, pour aller partager sa joie avec sa cousine Elisabeth, pour aller avec son fils en Egypte, à Nazareth, à Jérusalem. Elle a pris le temps d’accompagner son fils pendant sa vie publique mais surtout lorsque son fils est condamné et crucifié sur une croix elle a tenu débout, jusqu’au bout, pour accueillir le sacrifice de son fils.

Que Marie notre Mère nous soutienne et nous accompagne afin que nous apprenions à prendre le temps de découvrir notre vocation de fils et de filles de Dieu.

Bon et beau mois d’octobre à tous.

P. Paul NGUYEN NGOC HAI.