Compte-rendu de la conférence de Stéphane DUCLOS du CCFD-Terre solidaire national le 11 février 2020, « Le Bien Commun et la solidarité internationale. » - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes

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Publié le 3 mars 2020

Compte-rendu de la conférence de Stéphane DUCLOS du CCFD-Terre solidaire national le 11 février 2020, « Le Bien Commun et la solidarité internationale. »

Tout ce que nous sommes amenés à éveiller s’enracine dans l’Evangile et dans la Doctrine sociale de l’Eglise, qui est un vrai trésor, mal connu ! Le pape François par ce remarquable texte de Laudato Si en 2015, éclaire un peu plus notre chemin.

La « doctrine sociale de l’Eglise » qu’est-ce que c’est ?
Un ensemble conceptuel qui nous aide à comprendre le monde. Une série de principes : le bien commun, la dignité de la personne humaine, la subsidiarité, l’option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens (dont St Ambroise parlait déjà)…

C’est un système vivant qui évolue et s’enrichit. Il est réponse aux évolutions du monde. On trouve des exemples où la doctrine sociale de l’Eglise a changé d’avis : les Droits de l’Homme, la peine de mort ou la guerre. C’ est  une réflexion qui permet l’action et qui la nourrit, de Rerum novarum en 1891 à Laudato si en 2015.  Toute cette pensée s’enracine dans l’Ancien Testament, l’Evangile et la tradition chrétienne, St Thomas d’Aquin …

Qu’est-ce qu’elle n’est pas ?  Un programme politique !  Même si les chrétiens ont particulièrement la charge d’en extraire des principes généraux et de les mettre en œuvre concrètement.

Le bien commun, quelle définition ?                                               
Un principe organisateur de l’Eglise, un point de gravité autour duquel les autres grands principes s’équilibrent. Dans Gaudium et Spes (paragraphe 26)  il est dit qu’il n’y a pas de bien commun sans justice sociale, en écho à Léon XXIII dans Rerum Novarum, sans harmonie sociale ( ce qui prend contredit l’idéologie marxiste), sans relations justes (l’équité plutôt que la stricte égalité). Le bien commun est point d’équilibre entre les excès du libéralisme et une égalité théorique et autoritaire. Le pape Jean XXIII parlera de la satisfaction des besoins essentiels, dans Pacem en terris et soulignera la proximité entre le Bien commun et la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. Il y a  de plus, une universalité du bien commun : le bien de tous, nous sommes tous fils de Dieu . Il est bien de chaque personne et d’une collectivité. Il doit y avoir équilibre entre les deux, la personne et la collectivité. Luc Dubrulle parle du « bien de la communion des personnes »  pour un développement de tout l’homme et de tous les hommes. En un mot, le bien commun est une dynamique inspirée de la charité. 

La subsidiarité, quelle définition ?                                                   
C’est le droit et le devoir de chacun d’exercer ses prérogatives à son niveau. Le pape Jean XXIII en a parlé. (Par exemple ce n’est pas à l’Etat de gérer la collecte des ordures ménagères d’une commune). C’est donc aussi un moyen de se défendre d’un totalitarisme d’Etat : les organisations intermédiaires sont à respecter sinon il n’y a plus de démocratie . La subsidiarité protège notre liberté tout en nous obligeant parallèlement,  à être capables s’assumer nos responsabilités.   

La solidarité, quelle définition ?
Le saint pape Jean-Paul II la qualifiait de « vertu chrétienne », (contrairement à l’opinion courante qui en fait un principe très laïque). Tous nous sommes vraiment responsables de tous. Dieu a créé l’Homme dans une relation gratuite, c’est le modèle que nous devons reproduire dans notre relation à l’autre. Par ses racines la solidarité chrétienne brille d’une relation particulière, même si les effets peuvent être les mêmes que pour des non-chrétiens. Nous sommes tous héritiers d’un même amour, liés les uns aux autres à l’échelle mondiale.

Projection d’une petite video …en Guinée, une fédération de paysans en coopératives. La subsidiarité joue dans l’alphabétisation : les alphabétisés  rentrent dans la boucle et apprennent eux-mêmes à lire aux autres. Ils leur donnent ainsi les moyens d’agir pour défendre leurs droits civiques.               La solidarité agit : ils effectuent ensemble des travaux qu’ils ne pourraient pas faire séparément. Le collectif assure là le bien de chaque personne. Le CCFD donne à ses partenaires la possibilité de mettre en œuvre leurs propres idées !

LAUDATO  SI

                                                                                                                                            Le sujet central de ce texte c’est la question du bien commun dans un contexte écologique.

C’est  grave et urgent ! On peut faire quelque chose en s’affrontant à ce défi ! C’est l’affaire de TOUS. En quoi est-ce lié au bien commun ? Parce que les plus pauvres sont justement ceux qui sont le plus touchés par la crise !

Deuxième petite video montrant des dérèglements climatiques qui aggravent la pauvreté et engagent la futur des générations à venir.

En tant que chrétiens cela nous engage à agir !

« Tout est lié » comme le martèle le pape François, écologie, justice sociale, éthique et solidarité. Nous vivons une seule et même crise socio-environnementale. On parle d’écologie intégrale.

Pourquoi ce mal ? Nos comportements individuels, le consumérisme, le gaspillage, la recherche du profit à court terme …

La crise écologique est une crise de la relation – à Dieu, à nous-mêmes, au monde et aux plus pauvres. Le pape François nous propose une révolution culturelle.

L’implication de tous est nécessaire, chacun selon ses expériences et ses initiatives. A tous les niveaux il faut renouveler le dialogue ; acheter peut être aussi un acte moral !

Les lois ne suffiront pas. Là encore il faut la charité, la conversion des cœurs. Une attitude de gratitude et de gratuité. Une invitation spirituelle au changement.

Comment mettre en œuvre Laudato Si ?

Une 3ème petite video nous montre des pêcheurs qui, face à un risque alimentaire en lien avec la biodiversité, engagent une action collective qui restaure et protège la biodiversité. C’est un exemple d’écologie intégrale, car à plusieurs niveaux. En 8 mois, les poissons reviennent !!

La doctrine sociale de l’Eglise est un vecteur extraordinaire pour faire entendre la vision chrétienne du monde. Elle utilise les mots de tout le monde. Elle nous donne un horizon et une vision du monde originale.

 Aujourd’hui on prend pleinement conscience que les ressources ne sont pas illimitées et qu’il nous faut changer de logiciel.

Il faut une conversion des cœurs !

Nous devons cultiver l’Espérance, face à ce grand défi. C’est aussi une opportunité d’apporter du mieux face à la menace, parce que la peur est démobilisatrice.   Il nous faut retrouver le sens du temps.  Il faut faire  se relever les personnes en conjuguant solidarité et subsidiarité, en changeant au plus petit niveau aussi bien qu’au niveau desétats. Une personne  est toujours un tissu de relations. Il est indispensable d’investir les corps intermédiaires : voir comment ce qui se fait au niveau local peut devenir modélisant, ce qui permettra de changer d’échelle.

Il nous faut regarder aussi ce qui est en train de bouger en  bien. Il n’existe pas de solution miracle mais une diversité  de modèles locaux à engager.  Ne désespérons pas !         

Nos prochains rendez-vous :

Le 3 Mars, soirée à 20h30 à St Sixte (visio-conférence à Jules Bihéry) avec Daniel Verger  du Secours Catholique, synthèse des 150 débats et propositions pour construire une autre société.


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