Les anciens évêques - L'Eglise Catholique à Reims et dans les Ardennes
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Les anciens évêques

Les anciens évêques

Le cardinal Louis-Joseph Luçon (1842-1930)

Sa devise épiscopale – « In Fide Lenitate » (dans la foi et la douceur)

Il faut surtout retenir de lui l’image du Bon Pasteur qui n’abandonne pas ses brebis dans la tourmente.

Issu d’une famille modeste du Choletais, son père exerçait le métier de tisserand.

Dans les années qui précédèrent la Première Guerre Mondiale, le cardinal Luçon s’était illustré- en pleine séparation de l’Eglise et de l’Etat-, par sa lutte acharnée contre l’école laïque et ses manuels scolaires. Mais dès le début du conflit, il va enterrer ses critiques mêlant ferveur religieuse et patriotisme, et incarner pleinement la tradition des évêques défenseurs de leur cité.

Lors de l’incendie de la cathédrale de Reims, le 19 septembre 1914, le cardinal Luçon est à Rome,  au conclave qui aboutira à l’élection du pape Benoît XV . Il rentre à Reims trois jours plus tard et ne quittera plus la Cité des Sacres jusqu’au 25 mars 1918, lorsque les autorités militaires lui ordonnent d’évacuer la ville. Il est parmi les derniers rémois à quitter sa ville.

Entre temps il partage la vie des rémois sous les bombes, réconforte les sinistrés. Il va devenir au fil du conflit l’un des symboles d’une union sacrée. Cet homme antirépublicain va finir par incarner, parmi d’autres -le maire le Dr Jean-Baptiste Langlet notamment-, la résistance de la patrie et de la ville de Reims face aux bombardements allemands.

Chaque vendredi, il accomplit dans sa cathédrale dévastée un chemin de croix par lequel il prend en charge symboliquement le martyre de Reims.

Sa cathédrale en ruines devient vite l’objet d’une intense propagande française ; il y accueille les plus hautes figures politiques de l’époque.

Il est décoré de la Légion d’honneur des mains mêmes du Président Raymond Poincaré. Dans la dernière phase de sa vie, il entre dans la restauration matérielle de sa cathédrale, de son diocèse, et de la France chrétienne que le nouveau climat politique rend envisageable.

Il s’éteindra à Reims en 1930, à l’âge de 88 ans, en plein exercice de son sacerdoce.

Lors de son installation en octobre 2018, notre actuel archevêque Mgr Eric de Moulins-Beaufort a reçu sa crosse, en témoignage d’une mémoire reconnaissante toujours vive,  cent ans après la fin de la guerre.

Mgr François  MARTY, archevêque de Reims de 1960 à 1968

Né dans une famille de paysans aveyronnais du Ségala, terre rude et ensoleillée du sud du Massif Central, inlassable avocat du Concile Vatican II, président de la Conférence des évêques de France de 1969 à 1975, archevêque de Paris, ami de Georges Pompidou- auvergnat comme lui – et fidèle serviteur des papes , Mgr Marty a su allier audace et constance, modernité et tradition.

Comme il l’avait fait dans le Cantal, il parcourt son diocèse avec sa célèbre 2 CV, allant jusqu’à la prêter à tel ou tel séminariste qui en a besoin.

Mgr Marty gouverne selon les principes de la collégialité et de la subsidiarité. Il prend son temps avant de décider lorsqu’il est confronté à une situation compliquée, suivant la philosophie de l’Action catholique qui l’avait formé.

Il fait de la « pastorale d’ensemble » l’un des aspects majeurs de son épiscopat à Reims. Il crée la Mission de Reims, visant à favoriser la collaboration entre clercs et laïcs. En 1963, il écrivait un article dans Eglise de Reims : « d’une pastorale de sédentaires à une pastorale de nomades ». ce qui a vraiment des accents très actuels.

Il tient à montrer que le chrétien doit tout à la fois humaniser et évangéliser le monde, ces deux tâches devant être effectuées simultanément et non de manière successive.

L’un des temps forts vécus par Mgr Marty à Reims fut son accueil du général de Gaulle et du chancelier Konrad Adenauer devant le parvis de la cathédrale, le 8 juillet 1962. Se retrouver à Reims pour les deux chefs d’Etat constituait un symbole majeur,  non seulement parce que sa cathédrale avait été défigurée par l’armée allemande en 1914, mais encore parce que le premier acte de la capitulation allemande lors de la seconde guerre mondiale, fut signé dans cette même ville, le 7 mai 1945.

Sa célèbre 2 CV l’a « emmené jusqu’au paradis » comme il l’avait prédit, puisqu’il est mort en la conduisant, happé par un train sur un passage à niveau, à l’âge de 90 ans.

Il a laissé le souvenir d’un homme à l’accent caillouteux du Rouergue, affable et généreux. Sa réputation empreinte de dynamisme et d’ouverture, rappelle la figure de Mgr Emmanuel Suhard, archevêque de Reims de 1930 à 1940 : mêmes origines rurales, même simplicité, même sens de la mission en direction des personnes les plus éloignées de l’Eglise.

Mgr Jean BALLAND, à Reims de 1988 à 1995

Mgr Jean BALLAND, cardinal en 1998, année de son décès – sa devise épiscopale -« veritatem facientes in caritate » (faire la vérité dans l’amour)-

Licencié en lettres, en philosophie et en théologie, il fut évêque de Dijon puis archevêque Reims. Nourri du concile Vatican II, de la volonté de refuser une organisation pyramidale de l’Eglise, ce que le pape François appelle aujourd’hui le cléricalisme, il aimait la vie, le contact, la famille. Considéré comme un homme discret, d’apparence timide, et peu enclin à la communication, il avait pourtant créé une radio diocésaine à Reims. Les commentateurs soulignaient son sens de l’écoute et de l’ouverture. Mgr Balland faisait preuve d’une remarquable intelligence politique, qui lui a souvent permis de dénouer des situations délicates. Comme en 1992, Jean-Marie Le Pen annonce son intention de tenir un meeting sur le parvis de la cathédrale. Il fait fermer la cathédrale et supprimer les messes ce jour-là, signifiant clairement et pacifiquement qu’il refuse de cautionner l’opération politique d’extrême droite.

Il avait longuement préparé le XVème centenaire du baptême de Clovis ; il réfléchissait finement et à long terme au message à faire passer et aux pièges à éviter, notamment en termes de récupération politique. Prudent et discret, il suivait son sillon avec constance. Il ne vivra cependant pas l’événement à Reims, du fait de son départ rapide pour Lyon.

Berrichon,- fils d’un vigneron de Sancerre- il avait un beau parcours œnologique et savait le partager avec ses amis et confrères. Lors d’un déjeuner avec Mgr Lustiger, qui présidait ensuite la St Remi, au menu un Vosne-Romanée 1978 , Mgr Balland déclare alors avec humour : « on ne peut pas boire cela et être athée ! ». Jésus aussi appréciait le bon vin !

Mgr Gérard DEFOIS, à Reims de 1995 à 1998.

Sa devise épiscopale « veritate et caritate » – (vérité et charité)

Diplômé de l’Ecole pratique des hautes études, il obtient un doctorat en théologie à l’Institut catholique de Paris et complète sa formation par le diplôme de l’institut supérieur de pastorale catéchétique.

A peine  arrivé à Reims,  suite au départ imprévu de son prédécesseur Mgr Balland pour Lyon,  il est « envoyé sur le front » du XVème centenaire du baptême de Clovis, et  y accueille le pape Jean-Paul II  le 22 septembre 1996.

Il s’est montré tout de suite un « patron » prenant en mains tous les dossiers. Un communicant-né, intelligent et chaleureux. Sa formation intellectuelle  ne l’enfermait pas dans sa tour d’ivoire, bien au contraire, il savait être proche de chacun, très attentif à son prochain pour lui proposer une voie qui l’élèverait.

Celui que les prêtres du diocèse appelaient affectueusement « Gérard-Gérard » est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la vie de l’Eglise en France, et de réflexion sur l’éthique chrétienne dans le monde moderne.

Notamment pendant son court épiscopat à Reims :

  • Avec Amour et Vérité, Nouvelle Cité, 1995.
  • Le second souffle de Vatican II, Desclée, 1996. Traduit en espagnol.
  • Les médias et l’Église, en collaboration avec Henri Tincq, CFPJ, 1997.

Mgr Thierry Jordan, archevêque de Reims de 1999 à 2018

Né le 31 août 1943 à Chang-Hai (Chine). Ordonné prêtre le 17 décembre 1966 pour le diocèse de Versailles. Consacré évêque le 13 décembre 1987. A pris possession de sa charge au Siège métropolitain, à Reims,  le 26 septembre 1999.

Mgr Thierry JORDAN a fait ses adieux au diocèse, le dimanche 1er juillet 2018 en  la Cathédrale de Reims , après avoir servi l’Eglise pendant presque 52 années, dont 31 années en tant qu’évêque.

Il réside désormais à Versailles.

« Tout ministère porte ses joies et ses souffrances, la suite du Christ ne peut s’abstenir de la Croix ».

Il aimait aller aux périphéries auprès des gens du voyage, dans les Ardennes. « Ce peuple m’a adopté. J’ai réussi à avoir avec eux  une relation simple et amicale. Je suis pour eux « le Ratchaï », l’homme de Dieu. »

Photo © Installation de Mgr Eric de Moulins-Beaufort comme archevêque de Reims, le 28 octobre 2018 / Marie-Christine Bertin


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